Die Kleist-Rezeption in Frankreich

Ein Beitrag von Michèle Jung

Die Kleist-Rezeption in Frankreich

an der Johannes Gutenberg-Universität Mainz
am 17. Januar 2011 um 18:00 Uhr

Heinrich von Kleist wird in Frankreich heute gleichsam als zeitgenössischer Autor rezipiert. Das hängt eng mit einer Aufführung von Jean Vilar im Jahr 1951 zusammen, der auf dem Theaterfestival von Avignon den »Prinzen von Homburg« mit Gérard Philippe und Jeanne Moreau im Cour d’Honneur du Palais des Papes inszeniert hat. Seither ist das Interesse an Kleist in Frankreich ungebrochen. Seine acht Dramen werden regelmäßig auf den französischen Bühnen gespielt.

Woher rührt diese Begeisterung, diese »Kleistmanie«, wie es die französische Theaterpresse einmal nannte? Mit dieser Frage werden wir uns beschäftigen,

– indem wir uns die Psychologie seiner Figuren, seinen Schreibstil und seine Theaterkonzeption vor Augen führen;

– indem wir die unterschiedlichen Phasen der Übersetzung und Inszenierung in Frankreich aufzeigen, denn nur wenige Werke sind derart stark von der Sprache abhängig, in der sie geschrieben wurden;

– indem wir die Nachforschungen der französichen Dramaturgen, Regisseure, Schauspieler, Übersetzer und Wissenschaftler rekapitulieren, denen wir es verdanken, sensibler für die Sprache Kleists, ja überhaupt fähig geworden zu sein, eine so rätselhafte Sprache wie die seine die von Kleist auf der Bühne zu verstehen.

Michèle Jung, Avignon, 17 novembre 2010

Lire la version française

La réception de Kleist en France

Je donnerai cette conférence

à l’Université Johannes Gutenberg

à Mayence (Allemagne),
le 17 janvier 2011, à 18 heures.

Jeanne Moreau

Présentation

Heinrich von Kleist est perçu aujourd’hui comme notre contemporain. C’est intimement lié à la création de Jean Vilar, en 1951 : il met en scène Le Prince de Hombourg avec Gérard Philippe et Jeanne Moreau, dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, au Festival d’Avignon. Depuis cette date, l’intérêt pour Kleist n’a pas cessé. Ses huit pièces sont régulièrement jouées sur les scènes françaises…

D’où vient cet engouement, cette « Kleistmania » comme le titrait la presse théâtrale française ?

C’est ce dont nous témoignerons,

– en mettant en évidence la psychologie de ses personnages, son écriture et sa conception du théâtre.

– en montrant les différentes étapes des traductions et mises en scène, car « peu d’œuvres sont liées aussi intimement à la structure même du langage dans lequel elles son nées ».

– en relatant les recherches de dramaturges, metteurs en scène, comédiens, traducteurs et universitaires, qui nous ont permis d’être plus sensibles, et plus à même de faire entendre sur scène cette langue énigmatique qui est celle de Kleist ?

Michèle Jung. Avignon, le 17 novembre 2010

Lire la version allemande

Conférence à Paul Valéry

Avec Le Prince de Hombourg,

un voyage en « Perversion » dans l’univers halluciné de Heinrich von Kleist


Conférence donnée à l’Université Paul Valéry à Montpellier

Salle Jourda

le lundi 8 mars 2010 à 17 heures

http://www.univ-montp3.fr/ dans la rubrique Colloques, conférences

Le baiser du Prince (DR)

En préambule, je dois préciser que le concept de perversion est employé dans l’acception lacanienne du terme. Il s’agit bien de la structure.

Parce que le comportement pervers — fréquemment destructeur — est un ensemble de conduites récidivantes et à orientation antisociale, il se caractérise par l’inacceptation des normes habituelles organisatrices de l’ordre social : le « pervers » cherche constamment à contourner la loi.

La loi est l’instrument de la première articulation, elle est d’abord dans l’acte de parler . Parler, c’est articuler les mots entre eux, les mots aux choses et les choses aux êtres. S’il est vrai qu’elle est ce qui articule, la loi est donc la parole qui s’inter-dit, ce qui se dit entre : entre les mots, entre les césures des lettres et l’espacement des mots ; entre les mots et les choses, dans cette articulation de l’imaginaire et du réel ; entre les sujets, dans la différence qui les fonde dans leur identité.

Et pour Kleist, tout ce qui se passe dans l’entre-deux est sujet à malentendu, ce malentendu est le ressort tragique de ses drames. Il y mène, avec une parfaite sécurité de technique, le dialogue impossible entre un toi et un moi séparés par toute l’épaisseur de leur méfiance réciproque.

Le Prince de Hombourg en sera une belle illustration.

Vous trouverez ici la « critique » de la mise en scène sur laquelle je m’appuierai.

La Penthésilée de Heinrich von Kleist

Photo : Philippe Asselin

« Les après-midi de Fonseca »

Médiathèque J.L. Barrault (Avignon)

Le jeudi 12 novembre 2009

Dans Penthesilea, Kleist imagine un épisode fictif de la Guerre de Troie : Penthésilée et ses Amazones — rompant annuellement leur vœu de chasteté à l’occasion de la Fête des Roses — viennent semer le désordre dans les rangs des combattants grecs et troyens. Fondant à la tête de son peuple sur la troupe des guerriers grecs, la reine des Amazones tombe amoureuse de leur chef, Achille. Mais sa fierté et son devoir d’Amazone lui imposent de vaincre son ennemi avant de l’aimer. Sa mère, Otréré, lui avait dit sur son lit de mort :

« Ô vierge des combats, tu ne connaîtras l’homme que captif ou vaincu. »

Au terme d’un combat singulier, dans le lit tumultueux de la bataille, la reine des Amazones

« aidée de sa meute, déchire celui qu’elle aime et le dévore, poil et peau, jusqu’au bout. »

Mais… « n’ayez pas peur, » dit l’auteur dans sa correspondance, « c’est tout à fait lisible ». Marie von Kleist lit la pièce et exprime son sentiment à son cousin. Celui-ci lui répond :

« Tout ce que vous m’écrivez sur Penthésilée me touche au-delà de toute expression. C’est vrai, j’y ai mis tout le fond de mon être (…), à la fois toute la souillure et tout l’éclat de mon âme. » (Dresde, fin de l’automne 1807)

Qu’est-ce qui peut fasciner dans cette tragédie incandescente où Kleist a mis le plus intime de lui-même ? Qu’est-ce qui a pu attirer le lecteur dans ces miroirs — scintillants « comme le saphir et la chrysolithe », illuminés par « la splendeur éblouissante d’Achille, tout revêtu d’airain » ?

Au cours de ces dernières années, nous avons pu suivre six mises en scène ou en espace de Penthésilée :

Matériau-Penthésilée, (2003-2006), à l’Espace Pier Paolo Pasolini, à Valenciennes, par le Collectif Théâtral du Hainaut, dirigé par Nathalie Le Corre et Philippe Asselin.

Faites-les fleurir sous votre bouche, création d’Isabelle Esposito pour la compagnie : « Les semeurs », dans le cadre du Festival de danse « Les jalouses », à l’Étoile du Nord à Paris, en mai 2004.

Pour Penthésilée, une mise en scène d’Éric Lacascade pour La Comédie de Caen en 2005, avec Daria Lippi.

Scènes de chasse, d’après Penthésilée, opéra de René Koering, présenté en création mondiale au Corum, à Montpellier, en mars 2008.

« Brille, scintille et brûle… », par Valérie Paüs, le 23 novembre 2008, au Théâtre Roquille (Avignon).

« Programme Penthésilée-Entraînement pour la bataille finale », de Lina Pros, traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro, le 28 novembre 2008, une mise en lecture publique proposée par le Bureau des Lecteurs de la Comédie Française.

C’est en nous appuyant sur ces manifestations, et sur notre thèse de doctorat : La perversion de l’écriture de H. von Kleist (1996) que nous traiterons ce sujet. Nos propos seront illustrés par des photos de spectacles, et par de la musique de Hugo Wolf, de Othmar Schoeck et de René Koering.

Michèle Jung

Avignon, octobre 2009

Un salon allemand …

Photo : Pierre Salles

Rencontres littéraires de Ceccano

Médiathèque Ceccano

16 mai 2009 – 16 h 30

… une promenade au bord du Rhin …

Un salon allemand au début du XIXe siècle… une promenade au bord du Rhin… quelques heures durant lesquelles sont réunis Clemens Brentano, Bettina von Arnim, Savigny et d’autres illustres de l’intelligentsia allemande de l’époque. Parmi eux, Caroline von Günderrode et Heinrich von Kleist (1777-1811), deux êtres déchirés. Deux histoires qui nous permettent de faire émerger, dans ce tableau, celle particulière de Kleist.

Pourquoi lui ?

Heinrich von Kleist, pour les profanes, est perçu aujourd’hui comme notre contemporain. C’est intimement lié à la création de Jean Vilar en 1951 : à cette date, il monte Le Prince de Hombourg avec Gérard Philippe, dans la Cour d’Honneur, à l’occasion du Ve Festival d’Avignon.

Depuis cette date, l’intérêt pour Kleist n’a pas cessé. Ses huit pièces ont été régulièrement jouées sur les scènes françaises…

Récemment, nous avons pu en voir quatre: La Marquise d’O [1] , La Cruche cassée [2] , La Petite Catherine de Heilbronn [3] et Penthésilée [4] .

Par ailleurs, un opéra est présenté en création mondiale au Corum, à Montpellier, en mars 2008, c’est celui de René Koering : Scènes de chasse, d’après Penthésilée.

le 23 novembre 2008, les élèves du Conservatoire d’Art dramatique du Grand-Avignon, présentent un extrait de Penthésilée.

Le 28 novembre 2008, le Bureau des Lecteurs de la Comédie Française propose une mise en lecture publique de : Programme Penthésilée-Entraînement pour la bataille finale, de Lina Pros, traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro, afin de faire trouver le chemin du plateau à cette pièce.

Cet automne, Françoise Maimone met en scène Le Prince de Hombourg au Théâtre Astrée, à Villeurbanne.

D’où vient cet engouement, cette « Kleistmania » comme le titrait la presse théâtrale ?

En 1976, Günter Kunert, un écrivain de RDA, est chargé de prononcer un discours pour le bi-centenaire de la naissance de Kleist (Oui, contemporain de Gœthe !). Le titre de son intervention : « Heinrich von Kleist : un modèle » [5] :

Aujourd’hui, son destin nous offre tout à coup quelque chose comme un miroir où nous reconnaissons — tout à la fois distancés et soulignés par l’histoire — nos caractères et nos mots.

En exergue de son livre : Aucun lieu, nulle part — paru chez Alinéa en 1987, Christa Wolf cite cette pensée de Kleist : « Je porte en moi un cœur, comme un pays du Nord la graine d’un fruit exotique. Il ne cesse de germer, sans jamais pouvoir mûrir ».

Y aurait-il actuellement un terrain qui permette à cette « graine » de croître ? Tout ce que nous venons de citer en est-il le témoin ? Témoin de quoi ? C’est ce dont je pourrai « témoigner » dans cette conférence, que je me permets de vous proposer.

Michèle Jung

Avignon, décembre 2008

Bibliographie succinte :

  • Heinrich von Kleist. Michael Kohlhaas et autres nouvelles (dont « La Marquise d’O »). Ed. Phébus, Paris, 1983.
  • Joachim Maass. Heinrich von Kleist. Payot, Paris, 1989.
  • Heinrich von Kleist. Penthésilée. Traduction de Julien Gracq. Ed. José Corti, 1954.
  • Heinrich von Kleist. Correspondance complète, 1793-1811. Gallimard, 1976.
  • Stefan Zweig. Combat avec le démon (Kleist, Hölderlin, Nietsche). Belfond, 1983.
  • Anne Wiazemsky. Canines. Gallimard, 1993.
  • Caroline von Günderrode, La faim, nous l’appelons amour.

[1] Mise en scène de Lukas Hemleb au TPG de Saint-Denis.

[2] Mise en scène de Frédéric Garcia-Bélier, CDN d’Anger.

[3] Mise en scène André Engel. Il avait fait une mise en scène remarquée de Penthésilée en 1981

[4] Mise en scène de Jean Limier à la Comédie Française.

[5] In : Théâtre/Public n° 20, p. 9-11.

Das Paradies is verriegelt …

Heinrich von Kleist

Conférence à la Maison de Heidelberg

8 mars 2008

Conférence donnée à l’occasion de la première mondiale de l’Opéra Scènes de Chasse de René Koering présenté les 7 et 9 mars à l’Opéra Berlioz

« Le paradis est verrouillé et le chérubin derrière nous ; il nous faut faire le voyage autour du monde, afin de voir si derrière il n’y aurait pas quelque part, une autre ouverture. » (Heinrich von Kleist, Sur le théâtre de marionnettes, 1810).

Voyager autour du monde… avec René Koering… ? Quelle promesse ! Ce sera la nôtre au long de cette conférence. A la recherche d’une autre entrée sur le Paradis, en sondant la voie tracée par le poète Heinrich von Kleist avec sa Penthesilea.

Das Käthchen von Heilbronn

die Feuerprobe von Heinrich von Kleist – Inszenierung Jean Anouilhs 1966

Michèle Jung

Heilbronner Kleist Blätter (12), Herausgegeben vom Kleist-Archiv Sembdner, Heilbronn, décembre 2002. Kleist-Archiv Heilbronn : http://www.kleist.org

Im Jahre 1960 führt eine junge Theatertruppe Das Käthchen von Heilbronn auf. Die Inszenierung ist von Bernard Jenny gezeichnet. Er gibt die Hauptrolle des Käthchen Catherine de Seynes. Maurice Repin berichtet darüber im Figaro vom 26. Juni 1960 : seine Kritik ist überschwänglich. Diese « Uraufführung » aber hinterläßt keinen bleibenden Eindruck, und man schreibt die Bearbeitung dieses Stückes für die französische Bühne fälschlicherweise Jean Anouilh zu. Am 30. September 1966 findet die erste von 11 Aufführungen im Theater Montparnasse-Gaston Baty, 31 rue de la Gaîté, in Paris statt[1]. Dieses Datum ist der Todestag André Bretons[2], der ein großer Bewunderer des Käthchen von Heilbronn war : « Das Wunderbare, der mittelalterliche Mythos der wahnsinnigen Leidenschaft, das verfluchte Schicksal Kleists, gibt es etwas Surrealistischeres ? » sagt er.

Im Jahre 1966, Datum der Inszenierung Jean Anouilhs, kennen die Franzosen Kleist bereits : 1951 hatte Jean Vilar den Prinz von Homburg mit Gerard Philipe in der Hauptrolle auf dem Festival von Avignon inszeniert. Sie kennen auch Jean Anouilh, den 1910 geborenen und 1987 gestorbenen französischen Theaterschriftsteller und seine Antigone (1944), die ihn berühmt machen wird. Die Verbindung Kleist/Anouilh ist vielversprechend. Trotzdem sind die Kritiken sehr negativ : selten hat ein Schauspiel so bissige Kommentare hervorgerufen.

Was wirft man Jean Anouilh vor ?

Eine Übersetzung[3] und eine Bearbeitung des Stückes gemacht zu haben, das er Die Feuerprobe oder das Käthchen von Heilbronn betitelt. Jean Anouilh – dessen Theater eine Satire auf das Bürgertum war, der sich immer jeglichem Lyrismus versagt hat und dessen Spezialität bitterer Sarkasmus war – war einer unserer ungeeignetsten Schriftsteller, um den deutschen Dichter wortgetreu zu übersetzen : « Der Geist, das Talent, die Natur Herrn Anouilhs sind denen Kleists völlig entgegengesetzt – sagt Jean Dutour in France-Soir[4] – er ist ein Autor, der von Bosheit und Bitterkeit trieft ». Er fährt fort : « Ich bin böse auf Anouilh, seinetwegen wurde ich gezwungen, einen schlechten Artikel über Kleist zu schreiben, etwas, was ich niemals in meinem Leben zu tun glaubte ». Er betitelt seinen Artikel : Die Feuerprobe, das Käthchen Anouilhs. Womit ganz klar wird, daß Kleist für diesen Mißerfolg in keiner Weise verantwortlich ist.

Dieses « historische Ritterschauspiel » so inszeniert zu haben, wie er Le Capitaine Fracasse[5] inszeniert hätte. Die Kostüme sind karnevalsmäßig, die Maskerade ist unverständlich, der Witz grotesk. Was hat Anouilh machen wollen ? Hat er diesen Spott gewünscht, er, der wie sonst niemand weiß, wie man einen theatralischen Effekt in Szene setzt ? In Le Figaro vom 3. Oktober 1966 betitelt der Theaterkritiker Jean-Jacques Gautier seinen Artikel : « L’Ordalie de Kleist » ! « Die Feuerprobe Kleists » ! Die Feuerprobe für Kleist ? Der Test im französischen Rampenlicht für Kleists Stück ? Nein, denn wie der vorher zitierte Jean Dutour betont, ist der Mißerfolg Anouilhs weder Kleist noch seinem Stück zuzuschreiben. Als Beweis können wir die denkwürdigen Inszenierungen von Philippe Berling im Théâtre de Bussang, in den Vogesen (1993) und von Hervé Loichemol in der Comédie de Genève (März 1997) zitieren. Alle beide haben die schöne Übersetzung Eloi Recoings und Ruth Orthmanns benutzt, um Kleist und ihrem eigenen Talent zu dienen.

Die Schauspieler, die albern oder emphatisch spielen, nicht gut gelenkt zu haben. Der Schauspieler Jacques Dacmine ist ihm trotz all seines Talents entschlüpft. Catherine Cellier – in der Rolle des Käthchen – hat jedoch alles : « Würde, Intensität, Glanz, Anmut und Unberührtheit », aber sie ist allein, hoffnungslos allein in diesem großen Schlamassel von 30 Schauspielern und 62 Kostümen.

Geglaubt zu haben, daß man sich straflos der Musik Wagners und so wie drolliger Zitate bedienen könnte, um die Bühnenbilder und die siebzehn Szenenwechsel zu unterstreichen.

Einen so « pariserischen »[6] Bühnenbildner wie Jean-Denis Malclès gewählt zu haben. Die Bühnenbilder[7] sind unschön, die Kostüme – von Cranach inspiriert – fragwürdig. Ich zitiere noch einmal Jean Dutour : « Er hat aus einer geheimnisvollen und poetischen romantischen Dichtung eine lächerliche und schwerfällige Maschine gemacht, die langsam und nur recht und schlecht[8] vorwärts geht, wo man sich ab und zu langweilt, und die am Ende Gelächter provoziert. Jemanden mit dem Käthchen von Heilbronn zum Lachen zu bringen, ist ein schweres Stück Arbeit. In Reforme schreibt der Journalist : « Die Schauspieler scheinen fassungslos über das Gelächter der Zuschauer in den pathetischsten Augenblicken », und in Témoignage Chrétien lautet André Alters Titel : « Kleist von Anouilh betrogen ». Es herrscht Einstimmigkeit.

Der Gnadenstoß wird von einem unserer größten Theater-Kritiker gegeben : Gilles Sandier. Er schreibt[9] : « Am Ende ist man bestürzt. Nach der Betroffenheit fragt man sich selbst. Diese Theatervorstellung zu beurteilen, untersteht der Psychoanalyse. Anouilh ist weder Narr noch Analphabet. Dennoch hat er diesen unglaublichen Text und dieses szenische Chaos begangen. Was soll das heißen ? Diese Parodie, dieser überraschend platte Ton, dieses schwülstige dumme Zeug, dieser vulgäre Sumpf, dieses komische, von Komödianten einer anderen Epoche gespielte Melodram, ist das gewollt ? Sadismus ? Masochismus ? Oder eine Bezeugung reiner Bosheit gegenüber denen, die Kleist in den Himmel heben ? All das ist sicher nicht so einfach… »

Im Figaro vom 29. September 1966 erklärt sich Jean Anouilh.

Tief in den Ängsten seiner Inszenierung steckend, philosophiert er über das, was er : « Ein Augenblick Theater » nennt. Vor allem spricht er von seiner Erschöpfung, seiner Ungeschicklichkeit, seinen Schwierigkeiten, die genaue Gestik und die zutreffende Intonation zu erfassen. Seine Betrachtungen beschränken sich auf Allgemeinplätze.

In « Eine unverständliche Sehnsucht nach den roten Vorhängen, die fallen ? »[10], schreibt er noch : « Das Abenteuer, das betrübliche Abenteuer der Feuerprobe verdient doch eine kleine Erklärung ». Dann nimmt er die Kritiken eine nach der anderen wieder auf und versucht, sich zu rechtfertigen. Peinlicherweise lastet er seinen Mißerfolg einerseits dem Stück selbst – « den melodramatischen Szenen von bestürzender Naivität » ; andererseits der Böswilligkeit der zur Generalprobe Eingeladenen an. Er erkennt trotz allem: « Ich habe mich geirrt », aber ohne Kommentare zu geben. Die Theatervorstellung dauerte drei Stunden ! Tapfere Zuschauer !

Glücklicherweise haben die französischen Zuschauer mit Käthchen andere Begegnungen gemacht :

  • Im Jahre 1979 hat Eric Rohmer es am Kulturhaus von Nanterre mit Pascale Augier in der Hauptrolle inszeniert. Es ist auch ein Mißerfolg[11]. Seine Inszenierung basiert mehr auf dem Stummfilm als auf zeitgenössischem Theater. Rohmer führt sogar zwei Filmszenen für die « Traumerzählung » ein.
  • Im Jahre 1987 benutzt Pierre Romans die Übersetzung Lou Bruders für seine Inszenierung des Käthchen von Heilbronn auf dem Festival von Avignon mit wechselweise Catherine Bidaut und Aurelle Doazan in der Hauptrolle. Im selben Jahr wird die Truppe zum Festival von Berlin eingeladen. Das deutsche Publikum hat diese Inszenierung sehr geschätzt.
  • Im Jahre 1991 wird eine Inszenierung von Isabelle Janier gegeben, und zwar in der Cartoucherie de Vincennes (Théâtre de La Tempête), Dominique Frot ist Käthchen. Die Kritiken sind konventionell.
  • Im Jahre 1993 gibt es eine Inszenierung Philippe Berlings, für das Theater des Volkes von
  • Bussang, mit Anne R. et Philippe L. : ein großer Augenblick für das Theater.
  • Im Jahre 1997 führt Hervé Loichemol Das Käthchen von Heilbronn oder die Feuerprobe an der Comédie de Genève auf. Die Übersetzung ist von Eloi Recoing und Ruth Orthmann[12]. Diese Vorstellung hatte einen großen Erfolg. Hervé Loichemol hat an dem Kolloquium teilgenommen, das in Montpellier[13] organisiert wurde.

Nach dieser sehr kritischen Analyse der Bearbeitung und der Inszenierung des Käthchen von Heilbronn ist es vielleicht wichtig, daran zu erinnern, daß Anouilh in erster Linie Schriftsteller und Verfasser eines fruchtbaren theatralischen Werkes[14] war. Seiner Schreibweise, die sich im von literarischem Klassizismus geprägten Frankreich entwickelt hat, wurde erst nach dem Krieg großer Erfolg zuteil. Sehr schnell bekam er den Ruf eines Mannes der reaktionären Rechten und damit wurde sein originelles Werk unter einem Berg von Mißverständnissen begraben. Im Jahre 1966 ist er 56 Jahre alt. Sein persönliches Universum drückt sich, seit dem halben Mißerfolg eines seiner Stücke – La Grotte -nur noch in Bearbeitungen und Inszenierungen aus. « Et voilà pourquoi votre fille est muette »[15] !

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[1] Von 1930 bis 1943 leitet Gaston Baty das Theater Montparnasse. 1966 ist Lars Schmidt Direktor.

[2] André Breton (1896-1966), französicher Schriftsteller. Im Jahre 1924 erscheint sein Manifeste du surréalisme.

[3] Im Jahre 1966 existiert eine französische Übersetzung des Käthchen von Heibronn. Sie ist von René Jaudon (1905).

[4] Am 2. 10. 1966

[5] Schelmenroman von Théophile Gautier (1863).

[6] Der die besonderen Züge des mondänen Pariser Lebens hat.

[7] Die Bühnenbilder wurden von J.B. Maistre gebaut und im Atelier Pierre Simoninis gemalt. Die metallenen Elemente sind von Piotr Kowalski geschaffen. Die Kostüme sind von Marie Gromtseff, Pierre Salnelle und dem Haus Galvin realisiert. Die Perücken von Bertrand und die Waffen von Cassegrain.

[8] Hier könnte man sagen, die Bäume und die Felsen « schreiten » zu einer verblüffenden Tanzkomposition ! (vgl. das beigelegte humoristische Zeichnung von Sennep).

[9] Gilles Sandier. Revue Arts vom 5-10-1966.

[10] In L’Avant-Scène Théâtre, Nr 372, 15. Januar 1967.

[11] « En dehors des courants », in : Théâtre/Public, n° 31, janvier-février 1980.

[12] Actes-Sud Papiers, 1993.

[13] « Lire Kleist aujourd’hui ». Deutsch-französisches Kolloquium, 20.-21.-22. November 1996. Montpellier (France). Die Akten des Kolloquiums wurden von Michèle Jung verfasst und bei Editions Climats, 34170 Castelnau-le Lez verlegt.

[14] Er hat 60 Theaterstücke geschrieben (vgl. die beigelegte Liste)

[15] « Und deshalb Ihre Tochter stumm ist ». Jacques Lacan. In : Die Ethik der Psychoanalyse, Seite 138. Übersetzt von Norbert Haas. Quadriga Verlag, 1966.

Crédit photo : Bernand, extraite de Avant-Scène n° 372, 15 janvier 1967. Tous droits réservés.

Das Käthchen von Heilbronn

die Feuerprobe von Heinrich von Kleist – Inszenierung Jean Anouilhs 1966

Michèle Jung

Heilbronner Kleist Blätter (12), Herausgegeben vom Kleist-Archiv Sembdner, Heilbronn, décembre 2002.
Kleist-Archiv Heilbronn :
http://www.kleist.org

Im Jahre 1960 führt eine junge Theatertruppe Das Käthchen von Heilbronn auf. Die Inszenierung ist von Bernard Jenny gezeichnet. Er gibt die Hauptrolle des Käthchen Catherine de Seynes. Maurice Repin berichtet darüber im Figaro vom 26. Juni 1960 : seine Kritik ist überschwänglich. Diese « Uraufführung » aber hinterläßt keinen bleibenden Eindruck, und man schreibt die Bearbeitung dieses Stückes für die französische Bühne fälschlicherweise Jean Anouilh zu. Am 30. September 1966 findet die erste von 11 Aufführungen im Theater Montparnasse-Gaston Baty, 31 rue de la Gaîté, in Paris statt1. Dieses Datum ist der Todestag André Bretons2, der ein großer Bewunderer des Käthchen von Heilbronn war : « Das Wunderbare, der mittelalterliche Mythos der wahnsinnigen Leidenschaft, das verfluchte Schicksal Kleists, gibt es etwas Surrealistischeres ? » sagt er.

Im Jahre 1966, Datum der Inszenierung Jean Anouilhs, kennen die Franzosen Kleist bereits : 1951 hatte Jean Vilar den Prinz von Homburg mit Gerard Philipe in der Hauptrolle auf dem Festival von Avignon inszeniert. Sie kennen auch Jean Anouilh, den 1910 geborenen und 1987 gestorbenen französischen Theaterschriftsteller und seine Antigone (1944), die ihn berühmt machen wird. Die Verbindung Kleist/Anouilh ist vielversprechend. Trotzdem sind die Kritiken sehr negativ : selten hat ein Schauspiel so bissige Kommentare hervorgerufen.

Was wirft man Jean Anouilh vor ?

– Eine Übersetzung3 und eine Bearbeitung des Stückes gemacht zu haben, das er Die Feuerprobe oder das Käthchen von Heilbronn betitelt. Jean Anouilh – dessen Theater eine Satire auf das Bürgertum war, der sich immer jeglichem Lyrismus versagt hat und dessen Spezialität bitterer Sarkasmus war – war einer unserer ungeeignetsten Schriftsteller, um den deutschen Dichter wortgetreu zu übersetzen : « Der Geist, das Talent, die Natur Herrn Anouilhs sind denen Kleists völlig entgegengesetzt – sagt Jean Dutour in France-Soir4 – er ist ein Autor, der von Bosheit und Bitterkeit trieft ». Er fährt fort : « Ich bin böse auf Anouilh, seinetwegen wurde ich gezwungen, einen schlechten Artikel über Kleist zu schreiben, etwas, was ich niemals in meinem Leben zu tun glaubte ». Er betitelt seinen Artikel : Die Feuerprobe, das Käthchen Anouilhs. Womit ganz klar wird, daß Kleist für diesen Mißerfolg in keiner Weise verantwortlich ist.
– Dieses « historische Ritterschauspiel » so inszeniert zu haben, wie er
Le Capitaine Fracasse5 inszeniert hätte. Die Kostüme sind karnevalsmäßig, die Maskerade ist unverständlich, der Witz grotesk. Was hat Anouilh machen wollen ? Hat er diesen Spott gewünscht, er, der wie sonst niemand weiß, wie man einen theatralischen Effekt in Szene setzt ? In Le Figaro vom 3. Oktober 1966 betitelt der Theaterkritiker Jean-Jacques Gautier seinen Artikel : « L’Ordalie de Kleist » ! « Die Feuerprobe Kleists » ! Die Feuerprobe für Kleist ? Der Test im französischen Rampenlicht für Kleists Stück ? Nein, denn wie der vorher zitierte Jean Dutour betont, ist der Mißerfolg Anouilhs weder Kleist noch seinem Stück zuzuschreiben. Als Beweis können wir die denkwürdigen Inszenierungen von Philippe Berling im Théâtre de Bussang, in den Vogesen (1993) und von Hervé Loichemol in der Comédie de Genève (März 1997) zitieren. Alle beide haben die schöne Übersetzung Eloi Recoings und Ruth Orthmanns benutzt, um Kleist und ihrem eigenen Talent zu dienen.
– Die Schauspieler, die albern oder emphatisch spielen, nicht gut gelenkt zu haben. Der Schauspieler Jacques Dacmine ist ihm trotz all seines Talents entschlüpft. Catherine Cellier – in der Rolle des Käthchen – hat jedoch alles : « Würde, Intensität, Glanz, Anmut und Unberührtheit », aber sie ist allein, hoffnungslos allein in diesem großen Schlamassel von 30 Schauspielern und 62 Kostümen.
– Geglaubt zu haben, daß man sich straflos der Musik Wagners und so wie drolliger Zitate bedienen könnte, um die Bühnenbilder und die siebzehn Szenenwechsel zu unterstreichen.
– Einen so « pariserischen »
6 Bühnenbildner wie Jean-Denis Malclès gewählt zu haben. Die Bühnenbilder7 sind unschön, die Kostüme – von Cranach inspiriert – fragwürdig. Ich zitiere noch einmal Jean Dutour : « Er hat aus einer geheimnisvollen und poetischen romantischen Dichtung eine lächerliche und schwerfällige Maschine gemacht, die langsam und nur recht und schlecht8 vorwärts geht, wo man sich ab und zu langweilt, und die am Ende Gelächter provoziert. Jemanden mit dem Käthchen von Heilbronn zum Lachen zu bringen, ist ein schweres Stück Arbeit. In Reforme schreibt der Journalist : « Die Schauspieler scheinen fassungslos über das Gelächter der Zuschauer in den pathetischsten Augenblicken », und in Témoignage Chrétien lautet André Alters Titel : « Kleist von Anouilh betrogen ». Es herrscht Einstimmigkeit.
Der Gnadenstoß wird von einem unserer größten Theater-Kritiker gegeben : Gilles Sandier. Er schreibt
9 : « Am Ende ist man bestürzt. Nach der Betroffenheit fragt man sich selbst. Diese Theatervorstellung zu beurteilen, untersteht der Psychoanalyse. Anouilh ist weder Narr noch Analphabet. Dennoch hat er diesen unglaublichen Text und dieses szenische Chaos begangen. Was soll das heißen ? Diese Parodie, dieser überraschend platte Ton, dieses schwülstige dumme Zeug, dieser vulgäre Sumpf, dieses komische, von Komödianten einer anderen Epoche gespielte Melodram, ist das gewollt ? Sadismus ? Masochismus ? Oder eine Bezeugung reiner Bosheit gegenüber denen, die Kleist in den Himmel heben ? All das ist sicher nicht so einfach… »

Im Figaro vom 29. September 1966 erklärt sich Jean Anouilh.

Tief in den Ängsten seiner Inszenierung steckend, philosophiert er über das, was er : « Ein Augenblick Theater » nennt. Vor allem spricht er von seiner Erschöpfung, seiner Ungeschicklichkeit, seinen Schwierigkeiten, die genaue Gestik und die zutreffende Intonation zu erfassen. Seine Betrachtungen beschränken sich auf Allgemeinplätze.
In « Eine unverständliche Sehnsucht nach den roten Vorhängen, die fallen ? »
10, schreibt er noch : « Das Abenteuer, das betrübliche Abenteuer der Feuerprobe verdient doch eine kleine Erklärung ». Dann nimmt er die Kritiken eine nach der anderen wieder auf und versucht, sich zu rechtfertigen. Peinlicherweise lastet er seinen Mißerfolg einerseits dem Stück selbst – « den melodramatischen Szenen von bestürzender Naivität » ; andererseits der Böswilligkeit der zur Generalprobe Eingeladenen an. Er erkennt trotz allem: « Ich habe mich geirrt », aber ohne Kommentare zu geben. Die Theatervorstellung dauerte drei Stunden ! Tapfere Zuschauer !

Glücklicherweise haben die französischen Zuschauer mit Käthchen andere Begegnungen gemacht :

– Im Jahre 1979 hat Eric Rohmer es am Kulturhaus von Nanterre mit Pascale Augier in der Hauptrolle inszeniert. Es ist auch ein Mißerfolg11. Seine Inszenierung basiert mehr auf dem Stummfilm als auf zeitgenössischem Theater. Rohmer führt sogar zwei Filmszenen für die « Traumerzählung » ein.
– Im Jahre 1987 benutzt Pierre Romans die Übersetzung Lou Bruders für seine Inszenierung des
Käthchen von Heilbronn auf dem Festival von Avignon mit wechselweise Catherine Bidaut und Aurelle Doazan in der Hauptrolle. Im selben Jahr wird die Truppe zum Festival von Berlin eingeladen. Das deutsche Publikum hat diese Inszenierung sehr geschätzt.
– Im Jahre 1991 wird eine Inszenierung von Isabelle Janier gegeben, und zwar in der Cartoucherie de Vincennes (Théâtre de La Tempête), Dominique Frot ist Käthchen. Die Kritiken sind konventionell.
– Im Jahre 1993 gibt es eine Inszenierung Philippe Berlings, für das Theater des Volkes von
Bussang, mit Anne R. et Philippe L. : ein großer Augenblick für das Theater.
– Im Jahre 1997 führt Hervé Loichemol
Das Käthchen von Heilbronn oder die Feuerprobe an der Comédie de Genève auf. Die Übersetzung ist von Eloi Recoing und Ruth Orthmann12. Diese Vorstellung hatte einen großen Erfolg. Hervé Loichemol hat an dem Kolloquium teilgenommen, das in Montpellier13 organisiert wurde.

Nach dieser sehr kritischen Analyse der Bearbeitung und der Inszenierung des Käthchen von Heilbronn ist es vielleicht wichtig, daran zu erinnern, daß Anouilh in erster Linie Schriftsteller und Verfasser eines fruchtbaren theatralischen Werkes14 war. Seiner Schreibweise, die sich im von literarischem Klassizismus geprägten Frankreich entwickelt hat, wurde erst nach dem Krieg großer Erfolg zuteil. Sehr schnell bekam er den Ruf eines Mannes der reaktionären Rechten und damit wurde sein originelles Werk unter einem Berg von Mißverständnissen begraben. Im Jahre 1966 ist er 56 Jahre alt. Sein persönliches Universum drückt sich, seit dem halben Mißerfolg eines seiner Stücke – La Grotte -nur noch in Bearbeitungen und Inszenierungen aus. « Et voilà pourquoi votre fille est muette »15 !

Anmerkungen :
1/ Von 1930 bis 1943 leitet Gaston Baty das Theater Montparnasse. 1966 ist Lars Schmidt Direktor.
2/ André Breton (1896-1966), französicher Schriftsteller. Im Jahre 1924 erscheint sein Manifeste du surréalisme.
3/ Im Jahre 1966 existiert eine französische Übersetzung des Käthchen von Heibronn. Sie ist von René Jaudon (1905).
4/ Am 2. 10. 1966
5/ Schelmenroman von Théophile Gautier (1863).
6/ Der die besonderen Züge des mondänen Pariser Lebens hat.
7/ Die Bühnenbilder wurden von J.B. Maistre gebaut und im Atelier Pierre Simoninis gemalt. Die metallenen Elemente sind von Piotr Kowalski geschaffen. Die Kostüme sind von Marie Gromtseff, Pierre Salnelle und dem Haus Galvin realisiert. Die Perücken von Bertrand und die Waffen von Cassegrain.
8/ Hier könnte man sagen, die Bäume und die Felsen « schreiten » zu einer verblüffenden Tanzkomposition ! (vgl. das beigelegte humoristische Zeichnung von Sennep).
9/ Gilles Sandier. Revue Arts vom 5-10-1966.
10/ In L’Avant-Scène Théâtre, Nr 372, 15. Januar 1967.
11/ « En dehors des courants », in : Théâtre/Public, n° 31, janvier-février 1980.
12/ Actes-Sud Papiers, 1993.
13/ « Lire Kleist aujourd’hui ». Deutsch-französisches Kolloquium, 20.-21.-22. November 1996. Montpellier (France). Die Akten des Kolloquiums wurden von Michèle Jung verfasst und bei Editions Climats, 34170 Castelnau-le Lez verlegt.
14/ Er hat 60 Theaterstücke geschrieben (vgl. die beigelegte Liste)
15/ « Und deshalb Ihre Tochter stumm ist ». Jacques Lacan. In : Die Ethik der Psychoanalyse, Seite 138. Übersetzt von Norbert Haas. Quadriga Verlag, 1966.

Crédit photo : Bernand, extraite de Avant-Scène n° 372, 15 janvier 1967. Tous droits réservés.

Das Käthchen von Heilbronn

die Feuerprobe von Heinrich von Kleist – Inszenierung Jean Anouilhs 1966

Michèle Jung

Heilbronner Kleist Blätter (12), Herausgegeben vom Kleist-Archiv Sembdner, Heilbronn, décembre 2002.

Kleist-Archiv Heilbronn : http://www.kleist.org

Im Jahre 1960 führt eine junge Theatertruppe Das Käthchen von Heilbronn auf. Die Inszenierung ist von Bernard Jenny gezeichnet. Er gibt die Hauptrolle des Käthchen Catherine de Seynes. Maurice Repin berichtet darüber im Figaro vom 26. Juni 1960 : seine Kritik ist überschwänglich. Diese « Uraufführung » aber hinterläßt keinen bleibenden Eindruck, und man schreibt die Bearbeitung dieses Stückes für die französische Bühne fälschlicherweise Jean Anouilh zu. Am 30. September 1966 findet die erste von 11 Aufführungen im Theater Montparnasse-Gaston Baty, 31 rue de la Gaîté, in Paris statt1. Dieses Datum ist der Todestag André Bretons2, der ein großer Bewunderer des Käthchen von Heilbronn war : « Das Wunderbare, der mittelalterliche Mythos der wahnsinnigen Leidenschaft, das verfluchte Schicksal Kleists, gibt es etwas Surrealistischeres ? » sagt er.

Im Jahre 1966, Datum der Inszenierung Jean Anouilhs, kennen die Franzosen Kleist bereits : 1951 hatte Jean Vilar den Prinz von Homburg mit Gerard Philipe in der Hauptrolle auf dem Festival von Avignon inszeniert. Sie kennen auch Jean Anouilh, den 1910 geborenen und 1987 gestorbenen französischen Theaterschriftsteller und seine Antigone (1944), die ihn berühmt machen wird. Die Verbindung Kleist/Anouilh ist vielversprechend. Trotzdem sind die Kritiken sehr negativ : selten hat ein Schauspiel so bissige Kommentare hervorgerufen.

Was wirft man Jean Anouilh vor ?

– Eine Übersetzung3 und eine Bearbeitung des Stückes gemacht zu haben, das er Die Feuerprobe oder das Käthchen von Heilbronn betitelt. Jean Anouilh – dessen Theater eine Satire auf das Bürgertum war, der sich immer jeglichem Lyrismus versagt hat und dessen Spezialität bitterer Sarkasmus war – war einer unserer ungeeignetsten Schriftsteller, um den deutschen Dichter wortgetreu zu übersetzen : « Der Geist, das Talent, die Natur Herrn Anouilhs sind denen Kleists völlig entgegengesetzt – sagt Jean Dutour in France-Soir4 – er ist ein Autor, der von Bosheit und Bitterkeit trieft ». Er fährt fort : « Ich bin böse auf Anouilh, seinetwegen wurde ich gezwungen, einen schlechten Artikel über Kleist zu schreiben, etwas, was ich niemals in meinem Leben zu tun glaubte ». Er betitelt seinen Artikel : Die Feuerprobe, das Käthchen Anouilhs. Womit ganz klar wird, daß Kleist für diesen Mißerfolg in keiner Weise verantwortlich ist.

– Dieses « historische Ritterschauspiel » so inszeniert zu haben, wie er Le Capitaine Fracasse5 inszeniert hätte. Die Kostüme sind karnevalsmäßig, die Maskerade ist unverständlich, der Witz grotesk. Was hat Anouilh machen wollen ? Hat er diesen Spott gewünscht, er, der wie sonst niemand weiß, wie man einen theatralischen Effekt in Szene setzt ? In Le Figaro vom 3. Oktober 1966 betitelt der Theaterkritiker Jean-Jacques Gautier seinen Artikel : « L’Ordalie de Kleist » ! « Die Feuerprobe Kleists » ! Die Feuerprobe für Kleist ? Der Test im französischen Rampenlicht für Kleists Stück ? Nein, denn wie der vorher zitierte Jean Dutour betont, ist der Mißerfolg Anouilhs weder Kleist noch seinem Stück zuzuschreiben. Als Beweis können wir die denkwürdigen Inszenierungen von Philippe Berling im Théâtre de Bussang, in den Vogesen (1993) und von Hervé Loichemol in der Comédie de Genève (März 1997) zitieren. Alle beide haben die schöne Übersetzung Eloi Recoings und Ruth Orthmanns benutzt, um Kleist und ihrem eigenen Talent zu dienen.

– Die Schauspieler, die albern oder emphatisch spielen, nicht gut gelenkt zu haben. Der Schauspieler Jacques Dacmine ist ihm trotz all seines Talents entschlüpft. Catherine Cellier – in der Rolle des Käthchen – hat jedoch alles : « Würde, Intensität, Glanz, Anmut und Unberührtheit », aber sie ist allein, hoffnungslos allein in diesem großen Schlamassel von 30 Schauspielern und 62 Kostümen.

– Geglaubt zu haben, daß man sich straflos der Musik Wagners und so wie drolliger Zitate bedienen könnte, um die Bühnenbilder und die siebzehn Szenenwechsel zu unterstreichen.

– Einen so « pariserischen »6 Bühnenbildner wie Jean-Denis Malclès gewählt zu haben. Die Bühnenbilder7 sind unschön, die Kostüme – von Cranach inspiriert – fragwürdig. Ich zitiere noch einmal Jean Dutour : « Er hat aus einer geheimnisvollen und poetischen romantischen Dichtung eine lächerliche und schwerfällige Maschine gemacht, die langsam und nur recht und schlecht8 vorwärts geht, wo man sich ab und zu langweilt, und die am Ende Gelächter provoziert. Jemanden mit dem Käthchen von Heilbronn zum Lachen zu bringen, ist ein schweres Stück Arbeit. In Reforme schreibt der Journalist : « Die Schauspieler scheinen fassungslos über das Gelächter der Zuschauer in den pathetischsten Augenblicken », und in Témoignage Chrétien lautet André Alters Titel : « Kleist von Anouilh betrogen ». Es herrscht Einstimmigkeit.

Der Gnadenstoß wird von einem unserer größten Theater-Kritiker gegeben : Gilles Sandier. Er schreibt9 : « Am Ende ist man bestürzt. Nach der Betroffenheit fragt man sich selbst. Diese Theatervorstellung zu beurteilen, untersteht der Psychoanalyse. Anouilh ist weder Narr noch Analphabet. Dennoch hat er diesen unglaublichen Text und dieses szenische Chaos begangen. Was soll das heißen ? Diese Parodie, dieser überraschend platte Ton, dieses schwülstige dumme Zeug, dieser vulgäre Sumpf, dieses komische, von Komödianten einer anderen Epoche gespielte Melodram, ist das gewollt ? Sadismus ? Masochismus ? Oder eine Bezeugung reiner Bosheit gegenüber denen, die Kleist in den Himmel heben ? All das ist sicher nicht so einfach… »

Im Figaro vom 29. September 1966 erklärt sich Jean Anouilh.

Tief in den Ängsten seiner Inszenierung steckend, philosophiert er über das, was er : « Ein Augenblick Theater » nennt. Vor allem spricht er von seiner Erschöpfung, seiner Ungeschicklichkeit, seinen Schwierigkeiten, die genaue Gestik und die zutreffende Intonation zu erfassen. Seine Betrachtungen beschränken sich auf Allgemeinplätze.

In « Eine unverständliche Sehnsucht nach den roten Vorhängen, die fallen ? »10, schreibt er noch : « Das Abenteuer, das betrübliche Abenteuer der Feuerprobe verdient doch eine kleine Erklärung ». Dann nimmt er die Kritiken eine nach der anderen wieder auf und versucht, sich zu rechtfertigen. Peinlicherweise lastet er seinen Mißerfolg einerseits dem Stück selbst – « den melodramatischen Szenen von bestürzender Naivität » ; andererseits der Böswilligkeit der zur Generalprobe Eingeladenen an. Er erkennt trotz allem: « Ich habe mich geirrt », aber ohne Kommentare zu geben. Die Theatervorstellung dauerte drei Stunden ! Tapfere Zuschauer !

Glücklicherweise haben die französischen Zuschauer mit Käthchen andere Begegnungen gemacht :

– Im Jahre 1979 hat Eric Rohmer es am Kulturhaus von Nanterre mit Pascale Augier in der Hauptrolle inszeniert. Es ist auch ein Mißerfolg11. Seine Inszenierung basiert mehr auf dem Stummfilm als auf zeitgenössischem Theater. Rohmer führt sogar zwei Filmszenen für die « Traumerzählung » ein.

– Im Jahre 1987 benutzt Pierre Romans die Übersetzung Lou Bruders für seine Inszenierung des Käthchen von Heilbronn auf dem Festival von Avignon mit wechselweise Catherine Bidaut und Aurelle Doazan in der Hauptrolle. Im selben Jahr wird die Truppe zum Festival von Berlin eingeladen. Das deutsche Publikum hat diese Inszenierung sehr geschätzt.

– Im Jahre 1991 wird eine Inszenierung von Isabelle Janier gegeben, und zwar in der Cartoucherie de Vincennes (Théâtre de La Tempête), Dominique Frot ist Käthchen. Die Kritiken sind konventionell.

– Im Jahre 1993 gibt es eine Inszenierung Philippe Berlings, für das Theater des Volkes von

Bussang, mit Anne R. et Philippe L. : ein großer Augenblick für das Theater.

– Im Jahre 1997 führt Hervé Loichemol Das Käthchen von Heilbronn oder die Feuerprobe an der Comédie de Genève auf. Die Übersetzung ist von Eloi Recoing und Ruth Orthmann12. Diese Vorstellung hatte einen großen Erfolg. Hervé Loichemol hat an dem Kolloquium teilgenommen, das in Montpellier13 organisiert wurde.

Nach dieser sehr kritischen Analyse der Bearbeitung und der Inszenierung des Käthchen von Heilbronn ist es vielleicht wichtig, daran zu erinnern, daß Anouilh in erster Linie Schriftsteller und Verfasser eines fruchtbaren theatralischen Werkes14 war. Seiner Schreibweise, die sich im von literarischem Klassizismus geprägten Frankreich entwickelt hat, wurde erst nach dem Krieg großer Erfolg zuteil. Sehr schnell bekam er den Ruf eines Mannes der reaktionären Rechten und damit wurde sein originelles Werk unter einem Berg von Mißverständnissen begraben. Im Jahre 1966 ist er 56 Jahre alt. Sein persönliches Universum drückt sich, seit dem halben Mißerfolg eines seiner Stücke – La Grotte -nur noch in Bearbeitungen und Inszenierungen aus. « Et voilà pourquoi votre fille est muette »15 !

Anmerkungen :

1/ Von 1930 bis 1943 leitet Gaston Baty das Theater Montparnasse. 1966 ist Lars Schmidt Direktor.

2/ André Breton (1896-1966), französicher Schriftsteller. Im Jahre 1924 erscheint sein Manifeste du surréalisme.

3/ Im Jahre 1966 existiert eine französische Übersetzung des Käthchen von Heibronn. Sie ist von René Jaudon (1905).

4/ Am 2. 10. 1966

5/ Schelmenroman von Théophile Gautier (1863).

6/ Der die besonderen Züge des mondänen Pariser Lebens hat.

7/ Die Bühnenbilder wurden von J.B. Maistre gebaut und im Atelier Pierre Simoninis gemalt. Die metallenen Elemente sind von Piotr Kowalski geschaffen. Die Kostüme sind von Marie Gromtseff, Pierre Salnelle und dem Haus Galvin realisiert. Die Perücken von Bertrand und die Waffen von Cassegrain.

8/ Hier könnte man sagen, die Bäume und die Felsen « schreiten » zu einer verblüffenden Tanzkomposition ! (vgl. das beigelegte humoristische Zeichnung von Sennep).

9/ Gilles Sandier. Revue Arts vom 5-10-1966.

10/ In L’Avant-Scène Théâtre, Nr 372, 15. Januar 1967.

11/ « En dehors des courants », in : Théâtre/Public, n° 31, janvier-février 1980.

12/ Actes-Sud Papiers, 1993.

13/ « Lire Kleist aujourd’hui ». Deutsch-französisches Kolloquium, 20.-21.-22. November 1996. Montpellier (France). Die Akten des Kolloquiums wurden von Michèle Jung verfasst und bei Editions Climats, 34170 Castelnau-le Lez verlegt.

14/ Er hat 60 Theaterstücke geschrieben (vgl. die beigelegte Liste)

15/ « Und deshalb Ihre Tochter stumm ist ». Jacques Lacan. In : Die Ethik der Psychoanalyse, Seite 138. Übersetzt von Norbert Haas. Quadriga Verlag, 1966.

Crédit photo : Bernand, extraite de Avant-Scène n° 372, 15 janvier 1967. Tous droits réservés.