Radical – Matériau Penthésilée 2006

Photo : Philippe Asselin

Espace Pier Paolo Pasolini – Valenciennes

 

En mars et avril 2006, « Chantier Penthésilée » prend toute sa place dans le cadre d’une manifestation plus générale intitulée « Radical« , et qui regroupe danse, musique et théâtre.

Plus précisément, pour ce qui concerne le théâtre, c’est à dire :

« Matériau Penthésilée, Chantier 3/Le jugement« ,

le travail reprend à partir de la scène XV du texte de Heinrich von Kleist, et sur les thèmes qui y sont présents : l’amour, l’impossibilité de l’amour, la guerre, le mythe.

Marie-Odile Raux, membre du jeune Théâtre International écrit :

« Guidée par son amour des textes, Nathalie Le Corre, a fait elle-même acte d’auteur. A l’image de Penthésilée qui dévore le corps d’Achille, elle incise le le texte de Kleist et en pénètre la chair. Les mots sont devenus matière qu’elle mache et mastique jusqu’à démembrer l’entité de l’écrit. (…) La scène XXIV nous conduit au jugement de Penthésilée, au jugement de sa barbarie. (…). »

Demeure la question de la présence d’Achille, comment va-t-il pouvoir entrer en scène, voire imposer sa présence ? Et si, dans les travaux à venir, c’était Kleist lui-même qui donnait la réplique à Penthésilée…

A l’endroit, à l’envers – Matériau Penthésilée 2005

Photo : Philippe Asselin

Colloque Perspectives, le 2 avril 2005

Espace Pier Paolo Pasolini – Valenciennes


Le 2 avril 2005, conférence de Michèle JUNG :

« Du texte à la représentation / les noyaux de théâtralité dans la « Penthésilée » de Heinrich von Kleist »

La conférence sera suivie d’un débat avec Philippe Asselin, Isabelle Esposito, Blanche Kommerell, Nathalie Le Corre, Daria Lippi, Ruth Orthmann, Eloi Recoing, Alexander Weigel et le public.

Extrait de la communication de Michèle JUNG, lors du colloque « Représenter l’irreprésentable …« , organisé en mars 2004 à l’Espace Pasolini :

« Nous travaillons sur la fin de l’oeuvre et de Penthésilée – après la dévoration – Penthésilée n’est plus que mots.

Après avoir relevé les silences, puis les propos de Penthésilée – après la dévoration, nous souhaitons montrer que la Reine des Amazones, identifiée à son langage, devient pur langage, pure projection de la Dichtung kleistienne, le tragique n’étant plus celui de l’intrigue, mais celui de l’écriture elle-même.

A la scène XXIV, Penthésilée est là, imperturbable, pur produit de l’écriture de Kleist, définitivement kleistienne et forcément irreprésentable…

Dans cette pièce, Kleist pose, avec plus de cent ans d’avance, la formule que Georges Bataille explicitera, à savoir que les mots disent difficilement ce qu’ils ont pour fin ultime de dire. Le mot nie le but qui, ainsi, sans cesse négativé, permet la relance de la machine pulsionnelle. Ce que Kleist voudrait, c’est un discours qui atteindrait sa cible, c’est un destin de la pulsion où son objet coïnciderait avec son but, c’est un effet de langage où le discours humain ne serait plus discours du manquement mais discours de l’effectuation, de la réalisation : et cette volonté est certainement à l’origine de ses entreprises littéraires.

La méprise, l’erreur commise par Penthésilée a été de confondre « Küsse » et « Bisse ». Voilà où l’a menée son idée d’un langage qui échapperait aux contraintes de la séparation, son adhésion totale à son propre discours (…).

Kleist ne cesse de jouer avec la langue – il en joue, il la dé-joue. Toutes les particularités relevées dans cette recherche, si elles défient toutes les règles, c’est pour tenter de « rejoindre la méprise en son lieu », en ce lieu où, précisément, se situe l’écriture, là où nous sommes joués (…). »

A l’endroit A l’envers

Matériau Penthésilée 2005

Photo : Philippe Asselin

Colloque Perspectives, le 2 avril 2005

Espace Pier Paolo Pasolini – Valenciennes

espacepasolini@nordnet.fr et http://www.espace-pasolini.asso.fr

Le 2 avril 2005, conférence de Michèle JUNG :

« Du texte à la représentation / les noyaux de théâtralité

dans la « Penthésilée » de Heinrich von Kleist »

La conférence sera suivie d’un débat avec Philippe Asselin, Isabelle Esposito, Blanche Kommerell, Nathalie Le Corre, Daria Lippi, Ruth Orthmann, Eloi Recoing, Alexander Weigel et le public.

Extrait de la communication de Michèle JUNG, lors du colloque « Représenter l’irreprésentable …« , organisé en mars 2004 à l’Espace Pasolini :

« Nous travaillons sur la fin de l’oeuvre et de Penthésilée – après la dévoration – Penthésilée n’est plus que mots.

Après avoir relevé les silences, puis les propos de Penthésilée – après la dévoration, nous souhaitons montrer que la Reine des Amazones, identifiée à son langage, devient pur langage, pure projection de la Dichtung kleistienne, le tragique n’étant plus celui de l’intrigue, mais celui de l’écriture elle-même.

A la scène XXIV, Penthésilée est là, imperturbable, pur produit de l’écriture de Kleist, définitivement kleistienne et forcément irreprésentable…

Dans cette pièce, Kleist pose, avec plus de cent ans d’avance, la formule que Georges Bataille explicitera, à savoir que les mots disent difficilement ce qu’ils ont pour fin ultime de dire. Le mot nie le but qui, ainsi, sans cesse négativé, permet la relance de la machine pulsionnelle. Ce que Kleist voudrait, c’est un discours qui atteindrait sa cible, c’est un destin de la pulsion où son objet coïnciderait avec son but, c’est un effet de langage où le discours humain ne serait plus discours du manquement mais discours de l’effectuation, de la réalisation : et cette volonté est certainement à l’origine de ses entreprises littéraires.

La méprise, l’erreur commise par Penthésilée a été de confondre « Küsse » et « Bisse ». Voilà où l’a menée son idée d’un langage qui échapperait aux contraintes de la séparation, son adhésion totale à son propre discours (…).

Kleist ne cesse de jouer avec la langue – il en joue, il la dé-joue. Toutes les particularités relevées dans cette recherche, si elles défient toutes les règles, c’est pour tenter de « rejoindre la méprise en son lieu », en ce lieu où, précisément, se situe l’écriture, là où nous sommes joués (…). »

Représenter l’irreprésentable

Photo : Tristan Jeanne-Valès

Espace Pier Paolo Pasolini

Colloque à Valenciennes – 27 mars 2004


Nous travaillons sur la fin de l’œuvre et de Penthésilée

— après la dévoration —
Penthésilée n’est plus que mots.

Après avoir relevé les silences, puis les propos de
Penthésilée — après la dévoration —nous
souhaitons montrer que la Reine des Amazones, identifiée à son langage,
devient pur langage, pure projection de la Dichtung kleistienne,
le tragique n’étant plus celui de l’intrigue,
mais celui de l’écriture elle-même.
À la scène XXIV, Penthésilée est là, imperturbable,
pur produit de l’écriture de Kleist,
définitivement kleistienne et forcément irreprésentable…

Forcément irreprésentable… (Notwendigerweise unvorstellbar) et bien, il va falloir le démontrer !

Pour ce faire, dans la veine ouverte par Nathalie Le Corre, Philippe Asselin et leurs compagnons de travail, nous souhaitons aller au-delà d’une vision tronquée de l’héroïne de Kleist — à savoir cette interprétation communément admise et représentée : Penthésilée est hystérique —, nous le souhaitons pour la restituer à son auteur : j’ai cité Heinrich von Kleist. C’est parce que les éléments du langage que sont les mots prennent une autre dimension — lorsqu’ils s’inscrivent sur cette « autre scène » aux prolongements infinis qui est celle de l’inconscient[1] —, qu’il convient d’attacher au texte une attention particulière propre à faire émerger l’intégralité du sens attaché à la création de Kleist. Nous avons travaillé sur le texte original. Original, dans deux acceptions de ce terme :

  • Dans la langue de Kleist, d’abord (Der Orignaltext).
  • Mais aussi dans l’édition de Stroemfeld/Roter Stern (Frankfurt/Basel) de 1988 (Band 1/5) (originell). Je veux dire dans la publication de Roland Reuß et Peter Staengle. On y trouve l’édition de Gärtner à Dresde en 1808 (La première), puis le manuscrit de Kleist qui met en évidence les corrections apportées par l’éditeur (appelées pudiquement « Verbesserungen » !), mais aussi les ratures de l’auteur sur son manuscrit.

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La réception du théâtre roumain en France

Conférence au Centre Culturel Français de Cluj-Napoca (Roumanie)

Résidence, ateliers et conférence du 10 au 15 avril 2001

Nous avons souhaité, pour cet exposé, porter notre recherche sur plusieurs décennies, avant et après 1989, date charnière –  » ceausescuienne « . Pour nous documenter, nous avons travaillé à La Maison Antoine Vitez-Centre International de Traduction Théâtrale, à La Maison Jean Vilar en Avignon, au Département des Arts du Spectacle de la Bibliothèque de l’Arsenal à Paris et sur des publications de l’Académie Expérimentale des Théâtres. Il ne s’agissait pas, pour nous, de faire un simple recensement – c’est-à-dire d’établir une liste exhaustive – mais de re-senser, de redonner du sens à…

Si vous souhaitez recevoir le texte de cette conférence,  contactez Michèle JUNG