Séminaire en Avignon, saison 2010-2011

Traduire… Traduire Freud… Traduire Lacan…

(La pratique de la langue allemande est indispensable)

Die Traumdeutung

La psychanalyse a partie liée avec l’écriture, avec la littérature donc. C’est la raison pour laquelle nous nous tournerons cette année plutôt vers des textes littéraires. Ni Freud, ni Lacan n’en seront offensés, l’un comme l’autre se sont attachés à la qualité littéraire de leur style pour « traduire » leur pensée ; leur relation à l’écriture est inséparable de leur relation à la langue et à leur pratique analytique. Traduire Freud (en français)… Traduire Lacan (en allemand)… Ironie du sort, c’est Lacan qui fut le pionnier de la redécouverte de Freud dans la littéralité de son texte…

Ce séminaire a lieu chaque troisième lundi du mois

Première séance, le lundi 24 janvier 2011

(Mainz, le 17 janvier, oblige…)

Contact : Michèle Jung

Synthèse des 6 séances de Janvier à juin

Ce que Freud écrit, c’est ce qu’il a à dire. Pour lui, comme pour Peter Handke : « le langage est très exactement ce qu’il exprime ». Alors, comment Freud écrivait-il pour que la traduction de son œuvre soit aussi problématique en langue française, suscite tant de critiques et de controverses ?

Freud était lui-même traducteur. Pour lui, traduire, c’était interpréter. Voici comment Jones décrit sa manière de traduire un livre de Stuart Mill en 1879 : « Au lieu de reproduire méticuleusement les idiotismes de la langue étrangère, il lisait un passage, fermait le livre et pensait à la façon dont un écrivain allemand aurait exprimé les mêmes pensées. » Aucun souci du mot à mot, il cherche à reproduire sur son lecteur l’effet qu’a produit sur lui le texte original.

Et Lacan ? Quand il adopte, par exemple, le terme générique de désir pour traduire le Wunsch freudien (et la dizaine de mots qui s’y rapportent), il articule une théorie freudienne du désir.

Les figures de style décelées dans le texte de Freud, concaténation, inclusion, chiasme me rappellent l’écriture de Kleist sur laquelle j’ai tant travaillé (lien sur ma thèse). La syntaxe freudienne est sous-tendue et sous-tenue par des formes parataxiques (La parataxe se définissant par la place donnée aux mots dans une phrase, ou une série de phrases, indépendamment des liaisons fournies par les prépositions, les conjonctions, les déclinaisons et les conjugaisons nécessaires à la syntaxe). C’est pourquoi l’écriture de Freud perd toute sa vigueur et même tout son sens dans la plupart des traductions françaises, parce que les traductions ne s’intéressent qu’à rendre le sens global d’une phrase définie par sa syntaxe sans se soucier de la place des mots et de leurs répétitions.

Dans sa manière d’écrire, Freud a créé le style de l’analyse : un chemin, un détour, une voie sans terme. C’est un style qui suppose un certain type de rapport à l’inconscient et qui est marqué par un moment de la culture. Quelle langue parle l’inconscient ?

« Une traduction qui se veut littérale demeure lettre morte… » écrivait Jacques Hassoun dans L’exil de la langue. J’ai des patients de langue allemande qui souhaitent faire leur analyse en allemand. Je souhaite réfléchir sur les rapports que le sujet entretient avec sa langue maternelle… S’intéresser à la traversée de la langue : ce sera le sujet de notre séminaire de l’an prochain.

lire la version allemande

La belle ouvrage (De)

Sculpture : Karlheinz Simonitsch

Erwin C. Klinzer — Landschaftsarchitekt dieses Ortes — hat den Raum sculpturiert, hat ihn choreographiert und lässt ihn musikalisch gestalten.

Die « Musik d’Ensemble » — die er geschaffen hat — ist für fünf Blasinstrumente geschrieben und… in dem wellenförmigen Raum dieses Hügels zu hören… Manfred Bockelmann an der Flöte, Erwin C. Klinzer an der Oboe, Pepo Pichler an der Klarinette, Karlheinz Simonitsch am Horn, Wolfgang Walkensteiner am Fagott.

Ein Quintett… Eine Quint… Die Quint-Essenz… die erlaubt, den scharfsinnigen Teil dieses gemeinschaftlichen Werkes herauszulösen wäre das fünfte Element — der Äther, das Empedokles den vier Elementen hinzufügt. Der Äther füllt den leeren Raum aus und dient als Beistand, für die Ausbreitung der Lichtwellen, die von den ausgestellten Werken, oder von der « Ouvrage » kommen.

Wie hat der Architekt dieses Gartens die Kunstwerke « gefaltet », damit sie in der Durchsichtigkeit des Lichtes eingehüllt sind ? Es wurde nicht nach einem Schaltplan gedacht, wo binaire Beziehungen in Übereinstimmung sind, sondern es wurde eine Symphonie von Falten entworfen : Falte in den Falten, Falte über Falten, « Pli selon Pli ». Diese Stoffarten entwickeln ein vielfaltiges Lichtspiel. Dieses Lichtspiel erhellt uns unsere Begierden, die uns leiten. Es wäre als ob jede Falte, die sich faltete oder entfaltete einen Schimmer ausstrahlte, indem sie auch im Spiel der Falten Durchsichtigkeit oder Undurchsichtigkeit an Stofflichkeit offenbarte — also eine simultane Vision… sich ergebend durch Querschnitte und aus vertikalen Durchschnitten. Dieses Spiel erlaubt dem Betrachter seine eigene Position in dieser orientierten Landschaft zu verstehen.
Orient-ierte Landschaft
Orient-ierung
Der Orient
Dieser Orient, der uns das Reale zeigt.

Im Laufe dieser Installation… die Bergierde zu lieben, zu teilen, sich mit… Der Wunsch, Zeuge zu sein, was in der Tat ist, und fassungslos zu bleiben… Wir — Betrachter — sind an diesem Punkt angekommen, wo plötzlich die Sprache fehlt, wo man nichts mehr sagen kann.

Michèle Jung, Klein St Paul (Kärnten), 22. August 2009

Lire la version française

La belle ouvrage

Photo Manfred Bockelmann

Erwin C. Klinzer — architecte du lieu — a sculpté l’espace, l’a chorégraphié et mis en musique.

La musique d’ensemble — als Metapher — qu’il a crée, est écrite pour cinq instruments à vent et… dans l’espace ondulatoire de cette colline — si vous voulez bien vous débarrasser de votre cérumen — vous y entendrez :

Manfred Bockelmann à la flûte, Erwin C. Klinzer au hautbois, Pepo Pichler à la clarinette, Karlheinz Simonitsch au cor, Wolfgang Walkensteiner au basson.

Un quintette… Une quinte… La quinte-essence… qui a permis d’extraire la partie la plus subtile de cette œuvre collective, à savoir le cinquième élément — l’éther — pour l’ajouter aux quatre éléments d’Empédocle. L’éther remplit le vide et sert de support à la propagation des ondes lumineuses — qu’elles viennent des œuvres elles-mêmes, ou de l’Ouvrage.

Comment l’architecte du lieu a-t-il « plié » les œuvres pour qu’elles soient enveloppées dans la transparence de la lumière ? Ce ne fut pas dans un système de correspondances binaires, qui auraient été inévitablement arbitraires ; ce fut dans une symphonie de plis — pli dans les plis, pli sur plis, Pli selon pli — accrochant des pans de lumière, de cette lumière propre à nous éclairer nous-même sur les « appétitions » qui nous guident. Ce fut comme si chaque pli se faisait ou se défaisait en émettant une lueur, entretenant un jeu de transparence, d’opacité, de textures, dont la vision simultanée — par coupes transversales ou verticales — permettrait au spectateur de comprendre sa propre position dans ce paysage orienté.

Paysage orient-é… Orient-ation… L’Orient… Cet Orient qui nous montre le Réel.

Au fil de cette installation : désir d’aimer, de partager, de s’éblouir avec… Désir d’être témoin de ce qui est en acte et en rester bouche bée : « fassungslos ». Nous, spectateurs, sommes arrivés vers ce point où, tout à coup, le langage manque, où il ne reste rien à dire.

Michèle Jung, Klein St Paul, août 2009

Lire la version allemande

Psychanalyse

Déplier, défaire des plis infiniment petits,
percevoir des figures sans objet dans des pans de plis,
puis les développer — c’est à dire enlever les enveloppes successives,
et découvrir avec un regard halluciné les implications qui compliquent tout,
jusqu’à ce qu’un « Zwischen-fall », un tombé — pli grec vertueux — apparaisse :
une draperie sur laquelle peuvent se former des idées
comme projetées sur la surface de cette pliure… Écriture.

Séminaires

Art et psychanalyse

Publications

  • « Le Scribe en ses voix de transfert ». Conférence en Avignon en avril 1998 pour l’association « le Point de Capiton » avec Claude Maillard, psychanalyste, auteur de « Le Scribe » et Simone Molina psychanalyste (Avignon).

Psychoanalytisches Seminar 2009-2010

Menhir de Lacan - Photo : phgila.free.fr

Rückschlag…

Ein Vorschlag von Michèle Jung für eine Arbeitsgruppe

(Die Praxis der deutschen Sprache ist unerlässlich)

Traduction française

Wir dachten, unser Übersetzungsproblem von « comme », im Aphorismus von Lacan : « L’inconscient est structuré comme un langage » gelöst zu haben (cf Synthese der vorigen Seminare). Wir denken es immer noch.

Vor kurzem sind wir einer anderen Übersetzung in einem Text von Roger Hofman und Mitarbeitern begegnet : « Übertragung – Übersetzung – Überlieferung ». Wir wollen diesen Text aufmerksam lesen — und sicherlich andere, die sich anbieten werden – um die Debatte offen zu lassen. Sagen wir es gleich : diese Autoren übersetzen « comme » mit « wie », während wir es mit « als  » übersetzen.

Für uns stellt sich das Problem der Analyse der Lacan-Rezeption in Deutschland und in anderen europäischen Ländern. Anders gesagt : was heißt Lacan übersetzen ?

Dieses Seminar findet jeden dritten Montag im Monat bei Michèle Jung in Avignon (Frankreich) statt.

Erste Sitzung am Montag 18. Januar 2010 um 20 Uhr

Contact : Michèle Jung
06 82 57 36 68
michele.jung@kleist.fr


Synthèse
6 Arbeitsitzungen/Januar-Juni

Weil wir uns Fragen stellen über die Rezeption von Lacan in Deutschland und in den anderen europäischen Ländern, haben wir an einem Text von Roger Hofman und Mitarbeitern gearbeitet : « Übertragung – Übersetzung – Überlieferung » (Vortrag anläßlich der Tagung der  » Generalstände der Psychoanalyse « , im Juli 2010, an der Sorbonne, in Paris).

Dieser Text, dessen genauer Titel Übertragung – Übersetzung – Überlieferung. Zur Kulturtheoretischen und diskursanalytischen Bedeutung des Verhältnisses von Sprache, Schrift und Unbewußtem lautet, zeigt die Schwierigkeiten, Lacan zu übersetzen, und zwar in Anbetracht folgender drei Dimensionen : der Übertragung (subjektive, klinische Dimension), der Übersetzung (textuelle, hermeneutische Dimension) und der Überlieferung ( soziale und kulturelle Dimension).

Er zeigt auch, dass die Verzögerung der Lacan-Rezeption in Deutschland und anderen europäischen Ländern — abgesehen von der Schwierigkeit des Textes selbst ; den Übersetzungsproblemen ; den Schwierigkeiten, sich gewisse Sitzungen von Seminaren zu verschaffen ; den sehr heftigen Debatten, die sich daraus ergeben ; der Art und Weise der Verschriftlichung — eng mit den Widerständen von J.A Miller und denjenigen des offiziellen Verlegers verbunden ist.

Die Problematik — oder Kunst — der Übersetzung betrifft die schwierige Frage der Transkription des gesprochenen Wortes in den Seminaren Lacans. Daraus folgt, dass jedes Übersetzen von einer Sprache in eine andere den übersetzten Text auf verschiedene Deutungen hin öffnet, was ihn dank der Möglichkeiten und Unmöglichkeiten der Zielsprache verschiebt und so eine Differenz produziert, die das « Original » auf andere, neue Weise lesbar macht.

Die theoriegeschichtliche Rekonstruktion des Werkes von Lacan, die sich idealiter auf den Zeitraum von 1926 bis 1981 beziehen müsste, hat neben der schwierigen Lage der Editions -und Übersetzungspraxis mit weiteren « zerstreuten » Formen der Überlieferung zu tun, Gerade in Deutschland seit Mitte der 70er Jahre.

Aber für uns ging es nicht um diese Frage, wir wollten entdecken, warum unsere Autoren den Aphorismus von Lacan : « das Unbewußte ist struktuiert wie eine Sprache » so übersetzt hatten. Es gibt keine Erklärung. Die Psychoanalytiker interessieren sich sicher für die Sprache, aber man assimiliert sie zu Unrecht mit den Sprachwissenschaftlern, da sie sich nur für die Grenze interessieren, worüber die Sprache stolpert. Das ist es, was unser Interesse an der Übersetzung dieses Aphorismus in die deutsche Sprache erweckt hat. Wir waren über « comme » gestolpert…
(Cf. http://www.kleist.fr/psychoanalytisches-seminar-saison-2007-2008/)

Für uns bleibt diese Frage der Übersetzung weiterhin gestellt. Es wird das Thema unseres Seminars 2010-2011 sein. Dieses Seminar wird mit einer Reise anfangen… einer « richtigen » Reise nach Bregenz, wo sich die Archive von Lacan befinden…

Wir haben mit den folgenden Texten gearbeitet :

Übertragung – Übersetzung – Überlieferung. Zur Kulturtheoretischen und diskursanalytischen Bedeutung des Verhältnisses von Sprache, Schrift und Unbewußtem. Roger Hofman, Suzanne Lüdemann, Manfred Riepe, Gerhard Schmitz, Marianne Schuller, Georg Christoph Tholen. Paru en 2001, 442 Seite. ISBN 978-3-933127-74-7
– Jacques Lacan. Séminaire V. Les formations de l’inconscient. 1957-1958. Séances du 6 novembre 1957 et du 15 janvier 1958.
– Jacques Lacan. « Conférence à Genève sur le symptôme », prononcée le 4 octobre 1975, dans le cadre d’un week-end de travail organisé par la Société suisse de psychanalyse. In : Bloc-notes de la psychanalyse, 1985, n° 5, pages 5 à 23.
– J.-D. Nasio. Cinq leçons sur la théorie de Jacques Lacan. Petite Bibliothèque Payot, Paris, 1994, pages 15 à 94.

« Nous allons donc continuer ce que je fais ici,
un ici qui est toujours au même temps, ici ou ailleurs »
,
(Jeden dritten Montag Abend des Monats, und dies seit sechs Jahren)


Séminaire en Avignon, saison 2009-2010

Rebondissement…

Proposition de Michèle Jung pour un groupe de travail

(La pratique de la langue allemande est indispensable)

Deutsche Übersetzung

Annonce

Nous pensions avoir résolu notre problème de traduction de « comme », dans l’aphorisme de Lacan : «L’inconscient est structuré comme un langage» (cf synthèse des Séminaires précédents). Nous le pensons toujours.

Pour avoir récemment rencontré une autre traduction dans un texte de Roger Hofman et collaborateurs : «Übertragung – Übersetzung – Überlieferung», nous souhaitons lire attentivement ce texte — et certainement d’autres qui s’imposeront à nous — histoire de laisser le débat ouvert. Disons-le d’entrée, ces auteurs traduisent «comme» par «wie», alors que nous le traduisons par «als».

Pour nous se pose le problème de la réception de Lacan en Allemagne et dans les autres pays européens. Autrement dit : que signifie traduire Lacan ?

Ce séminaire a lieu chaque troisième lundi du mois, chez Michèle Jung, en Avignon.

Première séance, le lundi 18 janvier 2010 à 20 heures.
Contact : Michèle Jung
06 82 57 36 68
michele.jung@kleist.fr

Synthèse des 6 séances de Janvier à juin

Nous avons — parce que nous nous interrogeons sur la réception de Lacan en Allemagne et dans les autres pays européens — travaillé sur un texte de Roger Hofman et collaborateurs : « Übertragung – Übersetzung – Überlieferung » : un exposé donné lors des « États généraux de la psychanalyse », en juillet 2010, à La Sorbonne à Paris.

Ce texte, dont le titre exact est : Übertragung – Übersetzung – Überlieferung. Zur Kulturtheoretischen und diskursanalytischen Bedeutung des Verhältnisses von Sprache, Schrift und Unbewußtem, révèle les difficultés à traduire Lacan eu égards aux trois dimensions suivantes : die Übertragung (dimension subjective, clinique), die Übersetzung (dimension textuelle, herméneutique) et die Überlieferung (dimension sociale et culturelle).

Il révèle également que le retard apporté à la réception de Lacan en Allemagne et autres pays européens — outre les difficultés du texte lui-même, les difficultés à le traduire, les difficultés à se procurer certaines séances, les débats virulents qui en découlent, le mode de transcription — est intimement lié aux résistances de J.A. Miller et à celles de l’éditeur officiel.

La problématique — ou plutôt l’art — de la traduction concerne la question difficile de la transcription des mots prononcés dans les Séminaires de Lacan. Il en découle que chaque traduction d’une langue dans une autre, l’ouvre à d’autres significations grâce aux possibilités et aux impossibilités de la langue visée, et produit un décalage qui permet de lire le texte original d’une autre façon.

La reconstitution historique de la théorie de l’œuvre Jacques Lacan, qui idéalement devait se référer à la période de 1926 à 1981, a — à côté de la situation difficile des maisons d’édition et de traduction — à voir avec la dispersion des formes de la traduction dans sa dimension sociale et culturelle (Überlieferung), particulièrement en Allemagne depuis le milieu des années 70.

Mais pour nous la question n’était pas là. Nous pensions découvrir pourquoi nos auteurs avaient traduit l’aphorisme de Lacan par « das Unbewußte ist struktuiert wie eine Sprache ». Rien qui puisse l’expliquer. Les psychanalystes certes s’intéressent au langage, et on les assimile à tort aux linguistes, mais ils s’intéressent seulement à la limite où le langage bute. C’est ce qui nous a questionné dans la traduction, en allemand, de cette aphorisme. C’est sur «comme» que nous avions buté…
(Cf : http://www.kleist.fr/comment-traduire-en-allemand-linconscient-est-structure-comme-un-langage-jacques-lacan-letourdit/)

Cette question de la traduction reste posée pour nous. Nous en ferons le thème de notre Séminaire 2010-2011. Ce Séminaire commencera par un voyage… un « vrai » voyage avec déplacement dans l’espace, un déplacement à Bregenz où se trouvent les archives de Lacan.

Nous avons travaillé sur les textes suivants :

Übertragung – Übersetzung – Überlieferung. Zur Kulturtheoretischen und diskursanalytischen Bedeutung des Verhältnisses von Sprache, Schrift und Unbewußtem. Roger Hofman, Suzanne Lüdemann, Manfred Riepe, Gerhard Schmitz, Marianne Schuller, Georg Christoph Tholen. Paru en 2001, 442 Seite. ISBN 978-3-933127-74-7
– Jacques Lacan. Séminaire V. Les formations de l’inconscient. 1957-1958. Séances du 6 novembre 1957 et du 15 janvier 1958.
– Jacques Lacan. « Conférence à Genève sur le symptôme », prononcée le 4 octobre 1975, dans le cadre d’un week-end de travail organisé par la Société suisse de psychanalyse. In : Bloc-notes de la psychanalyse, 1985, n° 5, pages 5 à 23.
– J.-D. Nasio. Cinq leçons sur la théorie de Jacques Lacan. Petite Bibliothèque Payot, Paris, 1994, pages 15 à 94.

« Nous allons donc continuer ce que je fais ici,
un ici qui est toujours au même temps, ici ou ailleurs »
,
le 3e lundi soir du mois, à vingt heures depuis six ans.

Conférence à Paul Valéry

Avec Le Prince de Hombourg,

un voyage en « Perversion » dans l’univers halluciné de Heinrich von Kleist


Conférence donnée à l’Université Paul Valéry à Montpellier

Salle Jourda

le lundi 8 mars 2010 à 17 heures

http://www.univ-montp3.fr/ dans la rubrique Colloques, conférences

Le baiser du Prince (DR)

En préambule, je dois préciser que le concept de perversion est employé dans l’acception lacanienne du terme. Il s’agit bien de la structure.

Parce que le comportement pervers — fréquemment destructeur — est un ensemble de conduites récidivantes et à orientation antisociale, il se caractérise par l’inacceptation des normes habituelles organisatrices de l’ordre social : le « pervers » cherche constamment à contourner la loi.

La loi est l’instrument de la première articulation, elle est d’abord dans l’acte de parler . Parler, c’est articuler les mots entre eux, les mots aux choses et les choses aux êtres. S’il est vrai qu’elle est ce qui articule, la loi est donc la parole qui s’inter-dit, ce qui se dit entre : entre les mots, entre les césures des lettres et l’espacement des mots ; entre les mots et les choses, dans cette articulation de l’imaginaire et du réel ; entre les sujets, dans la différence qui les fonde dans leur identité.

Et pour Kleist, tout ce qui se passe dans l’entre-deux est sujet à malentendu, ce malentendu est le ressort tragique de ses drames. Il y mène, avec une parfaite sécurité de technique, le dialogue impossible entre un toi et un moi séparés par toute l’épaisseur de leur méfiance réciproque.

Le Prince de Hombourg en sera une belle illustration.

Vous trouverez ici la « critique » de la mise en scène sur laquelle je m’appuierai.

Séminaire en Avignon, saison 2008 – 2009

Photo : Philippe Asselin

Proposition de Michèle Jung pour un groupe de travail

Deutsche Ubersetzung

Annonce

En 2006, souhaitant traduire (en allemand) cet aphorisme de Lacan : « L’inconscient est structuré comme un langage », nous avons — au terme d’une réflexion collective — choisi de traduire « comme » par « als » et non par « wie ». « Comme » étant le mot qui faisait question.

En 2007, les apports de chacun ont déplacé notre attention sur le mot « inconscient ». Et — à cette place là de l’aphorisme — s’est imposé le terme « préconscient ». C’est sur ce terme, et uniquement, que nous avons travaillé en 2008.

Dans le chapitre : « Die Vieldeutigkeit des Unbewußten und der topische Gesichtpunkt » de Zur Technik der Psychoanalyse und zur Metapsychologie, nous avons retenu une définition satisfaisante (à ce stade du travail) du Préconscient, donnée par Freud lui-même.

C’est sur ce document — et à partir du chapitre VI : « Der Verkehr der beiden Systeme » — que nous poursuivrons notre lecture cette année 2009.

Ce Séminaire aura lieu le 3ème lundi du mois à Avignon (Vaucluse), à 20 heures

Première séance le lundi 19 janvier 2009

Contact : Michèle Jung – 06 82 57 36 68 – michele.jung@kleist.fr

Nous travaillerons sur les textes suivants :

  • Zur Technik der Psychoanalyse und zur Metapsychologie. Internationaler Psychoanalytischer Verlag. Leipzig, Wien, Zürich, 1924. 275 pages.
  • Aus den Anfängen der Psychoanalyse. Brief an Wilhelm Fließ, du 6 décembre 1896.
  • Entre autres…

La pratique de la langue allemande est indispensable.

Synthèse du travail effectué

de janvier à juin 2009, 6 séances

Comme nous l’avions annoncé dans la présentation de notre Séminaire 2009, nous avons continué à travailler — au plus près de la langue de Freud — la distinction qu’il fait entre préconscient et inconscient. Restait à lire et à commenter le dernier chapitre de Zur Technik der Psychoanalyse und zur Metapsychologie[1], à savoir le chapitre VII : « Die Agnosierung des Unbewußten » (L’identification de l’inconscient).

L’introduction des notions de «Sachvorstellung ou Dingvorstellung », comme on préfère, et de « Wortvorstellung» nous a permis de comprendre en quoi une représentation consciente se différencie d’une représentation inconsciente. « L’une et l’autre ne sont pas, écrit Freud, comme nous l’avons estimé, des inscriptions distinctes du même contenu en des lieux psychiques distincts, ni non plus des états d’investissement fonctionnels distincts au même lieu, mais la représentation consciente comprend la représentation de chose plus la représentation de mot afférente, l’inconsciente est la représentation de la chose seule (die Unbewußte ist die Sachvorstellung allein) ».

Et alors… tout naturellement, tout simplement, « le système Pcs apparaît du fait de cette représentation de chose est surinvestie de et par la connexion avec les représentations de mot lui correspondant. Ce sont, nous pouvons le présumer, ces surinvestissements qui entraînent une organisation psychique supérieure, et qui rendent possible le relais du processus primaire par le processus secondaire régnant dans le Pcs. (…) La représentation non saisie en mots, ou l’acte psychique non surinvesti restent alors en arrière dans l’Ics, en tant que refoulés ».

Pour clore définitivement ce sujet, nous dirons que si « L’inconscient est structuré comme un langage », c’est certainement de l’inconscient descriptif — qui comprend le préconscient — dont il s’agit, et pas de l’inconscient refoulé.

En parodiant Freud, je dirai : « Si nous avons effectivement identifié l’Ics et déterminé correctement la différence d’une représentation inconsciente d’avec une préconsciente, nos investigations de cette année n’auront pas été vaines ».

Michèle Jung

Avignon, le 20 décembre 2009

__________________________________

[1] Internationaler Psychoanalytischer Verlag. Leipzig, Wien, Zürich, 1924, pages 232 à 241.

Psychoanalytisches Seminar, Saison 2008-2009

"Aura", Skulptur von Erwin C. Klinzer

Ein Vorschlag von Michèle JUNG für eine Arbeitsgruppe

Version française

Im Jahre 2006 haben wir diesen Aphorismus von Lacan in Deutsch übersetzen wollen : « L’inconscient est structuré comme un langage ». Aus einer gemeinsamen Überlegung heraus haben wir uns entschieden, « comme » mit « als » und nicht mit « wie » zu übersetzen. « Comme » war das Wort, das in Frage gestellt war.

Im Jahre 2007 haben die Beiträge eines jeden unsere Aufmerksamkeit auf das Wort «inconscient » umgelenkt. Und — an diesem Platz des Aphorismus — hat sich der Begriff « préconscient » aufgedrängt, und wir haben im Jahre 2008 nur mit diesem Begriff gearbeitet.

Im Kapitel « Die Vieldeutigkeit des Unbewußten und der topische Gesichtpunkt » von Zur Technik der Psychoanalyse und zur Metapsychologie, haben wir eine befriedigende Definition des « Vorbewußten » (für heute) akzeptiert. Sie war von Freud selbst gegeben.

Ab Januar 2009 werden wir unsere Lektüre ab dem VI. Kapitel : « Der Verkehr der beiden Systeme » wiederaufnehmen.

Dieses Seminar findet jeden dritten Montag im Monat bei Michèle Jung in Avignon (Frankreich) statt.

Erste Sitzung am Montag 19. Januar 2009 um 20 Uhr.

Contact : Michèle Jung – 06 82 57 36 68 – michele.jung@kleist.fr

Wir werden mit den folgenden Texten arbeiten :

  • Zur Technik der Psychoanalyse und zur Metapsychologie. Internationaler Psychoanalytischer Verlag. Leipzig, Wien, Zürich, 1924. 275 pages.
  • Aus den Anfängen der Psychoanalyse. Brief an Wilhelm Fließ, du 6 décembre 1896.
  • Und andere…

Zusammenfassung – Seminar 2009

6 Arbeitsitzungen/Januar-Juni

Wie bei der Vorstellung unseres für das Jahr 2009 vorgesehenen Seminars angekündigt, haben wir – um der Sprache Freuds so nah wie möglich zu bleiben – weiter an der Differenzierung zwischen dem Vorbewußten und dem Unbewußten gearbeitet. Es blieb noch das letzte Kapitel von Zur Technik der Psychoanalyse und zur Metapsychologie zu lesen und zu kommentieren, nämlich Kapitel VII: « Die Agnosierung des Unbewußten ».

Die Einführung der Begriffe « Sachvorstellung oder Dingvorstellung », und « Wortvorstellung » hat uns ermöglicht zu verstehen, wodurch sich eine bewußte Vorstellung von einer unbewußten unterscheidet. « Die beiden sind nicht, schreibt Freud, wie wir gemeint haben, verschiedene Niederschriften desselben Inhaltes an verschiedenen psychischen Orten, auch nicht verschiedene funktionnelle Besetzungszustände an demselben Orte, sondern die bewußte Vorstellung umfaßt die Sachvorstellung plus der zugehörigen Wortvorstellung allein ».

Und dann… ganz natürlich, ganz einfach, « das System Vbw entsteht, indem diese Sachvorstellung durch die verknüpfung mit den ihr entsprechenden Wortvorstellungen übersetzt wird. Solche Überbesetzungen, können wir vermuten, sind es, welche eine höhere psychische Organisation herbeiführen und die Allösung des Primärvorganges durch den im Vbw herrschenden Sekundärvorgang ermöglichen. (…) Die nicht in Worte gefaßte Vorstellung oder der nicht übersetzte psychische Akt bleibt dann im Ubw als verdrängt zurück ».

Um dieses Thema endgültig abzuschließen, können wir sagen : wenn « das Unbewußte als (eine) Sprache struktuiert ist », handelt es sicher um das beschreibende Unbewußte — welches das Vorbewußte mit umfaßt — und nicht um das verdrängte Unbewußte.

Freud parodierend, würde ich sagen : « Wenn wir wirklich das Ubw agnosiert und den Unterschied einer unbewußten Vorstellung von einer vorbewußten richtig bestimmt haben, so werden unsere Untersuchungen… » dieses Jahres nicht vergeblich gewesen sein.

Michèle Jung

Avignon, le 20 décembre 2009

Die Ur-Mutter

Photo : Michèle Jung

Die Ur-Mutter…
La mère originelle…
Als erste Frau…
Die Ur-Mutter der Holzzeit.…

Wer sind wir ?

Woher kommen wir ?

Nach Erkenntnissen von Genforschern und Paleoanthropologen stammen alle Menschen von einer einzigen Frau ab.

Der genetische Stammbaum, der als Grenzbaum 200 Jahre in Kärnten gewachsen ist, hat den Künstler zum Ur-Sprung zurückgefahren.

Er, der Künstler, weiß jetzt : die Ur-Mutter lebte vor etwa 150 000 Jahren in Afrika. Seine Darstellung greift das in Afrika immer wiederkehrende Motiv der Ur-Mutter auf. Diese Darstellung ist nicht abstrahiert sondern surreal.

Im ersten Betrachtungsmoment fühlt man sich überwältigt. Erst auf den zweiten Blick erkennt man den eigentümlichen Reiz der Bildhauerei. Sie ist der Ur-Sprung selbst.

Das weiseste Weib der Welt… Orakel oder Prophetin… Seherin… Zweifellos Übernatürlich… Übermenschliche Natur…

Jetzt wohnt sie im Erdreich, im Schoß der Welt am Ufer des Wörthersees. Dort herrscht sie in einen allwissenden Schlaf. In diesem wissenden Schlaf bringt sie die Geschichte von Schuld und Sühne träumend hervor. Eine Lebensweisheit fließt aus der Verletzung…

Aus dem Mund der Gebärmutter entstammt die Ur-Mutter. Eine Verbindung geht von ihr aus zu den Männern, die eines Tages ein Seil um die Welt-Lärche geschlungen haben und dadurch den Ur-Sinn der Welt besingen.

Die Ur-Mutter — diese der Künste — ist Sinnbild für die Einheit von Geburt und Tod.

Also, die Kunst… Wenn sie der Ur-sprung der Welt wäre… Sie, die Kunst ins weibliche Geschlecht verkehrt, in dieser Parole unter dem Niveau der Mutter… Ursprung der Welt, in ihrem Verlust und ihrem Wiederfinden…

Also, die Kunst… dieser Ort ohne Ort, am Rande des ur-geschichtlichen Loches… Ur-Szene.

Dr. Phil. Michèle Jung

Avignon, novembre 2008