L’objet de l’Art

Anne Vanier Drüssel

Préface à la déclinaison des r i B osome

les éditions l’Indice Pensable – 2007

Die Kunst als Objekt …

L’objet de l’art…

Psychanalyse et — eSt— Art. Avec l’intrusion du S du signifiant, s’opère un retournement de la figure proposée. À l’entendre ce S — sonore —, que pouvons-nous articuler — pour nous — lorsque nous nous appliquons à ce travail d’écriture, d’une écriture qui puisse faire figure dans une conque de récepteur ? L’harmonie pentagonale des cinq livres d’artiste, muraux — quinte-essence — se substitue à l’hexagone étoilé de l(un)’alvéole de cire nécessaire à l’abeille[1]… Cire-cérumen, cause d’un non-savoir-audire quand on sait que « leur lenteur à s’en apercevoir montre quel cérumen les sépare de ce qu’ils entendent à ce qu’ils en fassent parabole ». Cire-opercule du Wunderblock révélant la trace d’un texte perdu, mesuré à la profondeur des dépressions griffées par la pointe aiguisée, sur la cire-matière, sur le corps troué.

Alors, écoute de l’analyste — jamais absolument certaine de comprendre — s’imposant inlassablement de graphier, avec l’idée et l’espoir d’une lumière venant d’une trace première, toujours déjà là, exposée à être conquise de force, fracturée, frayée.

Art et — eSt — (psych)Analyse. Retournement annoncé. Renverser la proposition pour échapper à toutes les analyses de Freud-lecteur sur les processus de création, sur la validité de sa méthode analytique visant à une confirmation de ses vues sur l’inconscient et le rêve. Dans la Traumdeutung, lorsqu’il traite du « Rêve de la mort des personnes chères », Freud analyse l’Œdipe de Sophocle dont il dit que : « Die Handlung des Stückes besteht nun in nichts anderem als in der Schrittweise gesteigerten und kunstvoll verzögerten Enthüllung — der Arbeit einer Psychoanalyse vergleichbar »[2]. Ça, les autres vont très bien le faire. Nous, revenons à nos moutons, car Grande est la Diane des Éphésiens.

Comme s’il craignait de rencontrer cette « Origine muette, prometteuse de vie… », ornée de testicules de taureaux de la ceinture aux pieds, Freud reste en retrait quand il écrit cette note de lecture, en 1911, un an après Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci. Face à l’œuvre, il se déclare incompétent pour définir l’essence de l’art, « forme belle au désir interdit ». Il reste prudemment en marge du champ du beau.

La toute-puissance (pro)-créatrice de cette divinité maternelle pourrait, peut-être ? nous emmener au centre d’une réflexion sur l’art. Le mot est lâché : ART — A-R-T — mais pas défini. Tant mieux. « Alors, l’art… Ajout, artifice au renoncement d’amour que le sujet attend du père». Art… Artifice… Un seul mot en allemand : die Kunst. Masculin en français, féminin en allemand. « Elle », l’art mise au féminin — Artémise. Fil rouge qui conduit à la mère, au désir le la mère. Ainsi, ce mot « Art » ne demeurera pas figé, il (elle) va même nous tenir éveillé. Alors, paroler sur l’art…

L’Art : une éthique. L’éthique de la psychanalyse. Livre VII. Au Seuil, 1986. Au Seuil de la barrière du désir qu’il faudra franchir… Au fil de ce Séminaire, Lacan commente le destin du héros tragique représenté par l’Antigone de Sophocle. Antigone représenterait ce que pourrait être cette éthique tragique de la psychanalyse : l’agir en conformité avec son désir. « Il y a un certain rapport du beau avec le désir ». Avec le désir de la mère… La Chose — que nous ne pouvons atteindre qu’à travers la Sublimation — « choix absolu, choix qu’aucun bien ne motive ».

Donnons alors Plain-Chant à Anne Vanier-drüssel qui démontre que les formes produisent du sens, que la signification du texte ne se déduit pas de ses seules ressources verbales, et dont les publications rappellent avec force que les effets de sens, produits par les forces matérielles, sont au coeur des tensions et des luttes qui ont pour objet, je crois, la domination symbolique. C’est dans la stratégie de ces franchissements qu’Anne V.-d. s’offre le bénéfice de sa jouissance.

Michèle Jung

Avignon, septembre 2007


[1] En hébreu, le nom de l’abeille, Dbure, vient de la racine Dbr, parole. Les abeilles deviennent mères par le travail de leurs lèvres, sans enfanter.

[2] « La pièce n’est autre chose qu’une révélation progressive et subtilement différée — comparable à une psychanalyse ».

Psychoanalytisches Seminar, Saison 2007 – 2008

Jacques Lacan (1931)

Ein Vorschlag von Michèle JUNG für eine Arbeitsgruppe

Version française

Im Jahre 2006 haben wir diesen Aphorismus von Lacan in Deutsch übersetzen wollen : « L’inconscient est structuré comme un langage ». Aus einer gemeinsamen Überlegung heraus haben wir uns entschieden, « comme » mit « als » und nicht mit « wie » zu übersetzen. « Comme » war das Wort, das in Frage gestellt war.

Im Jahr darauf haben die Beiträge eines jeden unsere Aufmerksamkeit auf das Wort «inconscient » umgelenkt. Und — an diesem Platz des Aphorismus — hat sich der Begriff « préconscient » aufgedrängt.

Dieses Jahr werden wir « unsere Rückkehr zu Freud » machen, und — der Sprache, in der er schreibt möglichst nahe bleibend — an der Unterscheidung, die er zwischen dem « Vorbewußten » und dem « Unbewußten » macht, arbeiten.

Dieses Seminar findet jeden dritten Montag im Monat bei Michèle Jung in Avignon (Frankreich) statt.

Erste Sitzung am Montag 21. Januar 2007 um 20 Uhr

Contact : Michèle Jung : michele.jung@kleist.fr

Wir werden mit den folgenden Texten arbeiten :

  • « Zur Psychologie der Traumvorgänge », in : Die Traumdeutung, kapitel VII. (Besonders den Begriff von « Zielvorstellung »).
  • Das Unbewußte, 1915
  • Zur Technik der Psychoanalyse und zur Metapsychologie, Wien, 1924.
  • Aus den Anfängen der Psychoanalyse. Brief an Wilhelm Fließ, vom 6. Dezember 1896.
  • Und andere…

Synthèse der Arbeit von Januar bis Juni 2008

d.h. 6 Sitzungen

Wie in der Vorstellung unseres Seminar 2008 angekündigt, haben wir — um der Sprache Freuds möglichst nahe zu bleiben — an seiner Differenzierung zwischen dem Vorbewußten und dem Unbewußten gearbeitet. Wir haben die 6 ersten Kapitel von Zur Technique der Psychoanalyse und zur Metapsycholgie (Internationaler Psychoanalytischer Verlag. Leipzig, Wien, Zürich, 1924) gelesen und kommentiert.

Im Lange der Sitzungen haben wir den Text verbalisiert mit dem Ziel, die notwendigen Wörter in eine allgemein verständliche französische Übersetzung zu übertragen.

Im Kapitel: « Die Vieldeutigkeit des Unbewußten und der topische Gesichtpunkt », und besonders in den Seiten 209 und 210, schreibt Freud :

« In positiver Darstellung sagen wir nun als Ergebnis der Psychoanalyse aus, daß ein psychischer Akt im allgemeinen zwei Zustandsphasen durchläuft, zwischen welche eine Art Prüfung (Zensur) eingeschaltet ist. In der ersten Phase ist er unbewußt und gehört dem System Ubw an ; wird er bei der Prüfung von der Zensur abgewiesen, so ist ihm der Übergang in die zweite Phase versagt ; er heißt dann « verdrängt » und muß unbewußt bleiben. Besteht er aber diese Prüfung, so tritt er in die zweite Phase ein und wird dem zweiten System zugehörig, welches wir das System Bw nennen wollen. Sein Verhältnis zum Bewußtsein ist aber durch diese Zugehörigkeit noch nicht eindeutig bestimmt. Er ist noch nicht bewußt, wohl aber bewußtseinsfähig (nach dem Ausdruck J. Breuer), d. h. er kann nun ohne besonderen Widerstand beim Zutreffen gewisser Bedingungen Objekt des Bewußtseins werden. Mit Rücksicht auf diese Bewußtseinsfähigkeit heißen wir das System Bw auch das « Vorbewußte ». Sollte es sich herausstellen, daß auch das Bewußtwerden des Vorbewußten durch eine gewisse Zensur mitbestimmt wird, so werden wir die Systeme Vbw und Bw strenger voneinander sondern. Vorläufig genüge es festzuhalten, daß das System Vbw die Eigenschaften des Systems Bw teilt, und daß die strenge Zensur am Übergang vom Ubw zum Vbw (oder Bw) ihres Amtes waltet ».

Unserer Meinung nach haben wir eine befriegende Definition des « Vorbewußten » gefunden ; im Juni blieben uns jedoch noch einige Kapitel zu überarbeiten. Wie werden das im Januar 2009 in unserem Seminar wiederannehmen.

Michèle Jung

Avignon, le 20 octobre 2008

Séminaire en Avignon – Saison 2007-2008

Proposition de Michèle Jung pour un groupe de travail

Deutsche Ubersetzung

Annonce

En 2006, souhaitant traduire (en allemand) cet aphorisme de Lacan : « L’inconscient est structuré comme un langage », nous avons — au terme d’une réflexion collective — choisi de traduire « comme » par « als » et non par « wie ». « Comme » étant le mot qui faisait question.

L’année suivante, les apports de chacun ont déplacé notre attention sur le mot « inconscient ». Et — à cette place là de l’aphorisme — s’est imposé le terme « préconscient ».

Cette année, nous allons faire « notre retour à Freud » et travailler — au plus près de la langue dans laquelle il écrit — la distinction qu’il fait entre préconscient et inconscient (das Unbewußte).

Ce Séminaire aura lieu le 3ème lundi du mois à Avignon (Vaucluse), à 20 heures

Première séance le lundi 21 janvier 2008

Contact : Michèle Jung – Michele.jung@kleist.fr

Nous travaillerons sur les textes suivants :

« Zur Psychologie der Traumvorgänge », in : Die Traumdeutung, Chapitre VII. (Principalement le concept de représentation-but = Zielvorstellung).

Das Unbewußte, 1915

Zur Technik der Psychoanalyse und zur Metapsychologie, Wien, 1924.

Aus den Anfängen der Psychoanalyse. Brief an Wilhelm Fließ, du 6 décembre 1896.

La pratique de la langue allemande est indispensable.

Synthèse du travail effectué

de janvier à juin 2008, 6 séances

Comme nous l’avions annoncé dans la présentation de notre Séminaire 2008, nous avons travaillé — au plus près de la langue de Freud — la distinction qu’il fait entre préconscient et inconscient. Nous nous sommes attachés à lire et à commenter les 6 premiers chapitres de Zur Technik der Psychoanalyse und zur Metapsycholgie. Internationaler Psychoanalytischer Verlag. Leipzig, Wien, Zürich, 1924. 275 pages.

Au fil des séances, nous avons fait une lecture oralisée du texte, avec arrêt sur des vocables nécessitant une traduction française acceptable par tous.

Dans le chapitre : « Die Vieldeutigkeit des Unbewußten und der topische Gesichtpunkt » — que nous avons traduit par : « Le sens pluriel de l’inconscient et le point de vue topique » — et plus précisément dans les pages 209 et 210, Freud écrit ceci :

« Dans une présentation positive, que nous énoncerons maintenant, comme résultat de la psychanalyse, qu’un acte psychique passe en général par deux phases d’état, entre lesquelles est intercalée une sorte d’examen (censure). Dans la première phase, il est inconscient et appartient au système Ics ; si, lors de l’examen, il est écarté par la censure, le passage à la seconde phase lui est refusé ; il est dit alors « refoulé » et doit nécessairement rester inconscient. Mais, s’il soutient cet examen, il entre dans la seconde phase et appartient désormais au second système que nous nommerons le système Cs. Mais son rapport à la conscience n’est pas encore déterminé de façon univoque par cette appartenance. Il n’est pas encore conscient mais bien plutôt capable de conscience (selon l’expression de J. Breuer), c.a.d. qu’il peut maintenant, sans résistance particulière, certaines conditions se trouvant remplies, devenir objet de la conscience. Eu égard à cette capacité de conscience, nous appelons aussi le système Cs le « PRÉCONSCIENT ». S’il apparaissait que le devenir-conscient du préconscient est, lui aussi, co-déterminé par une certaine censure, nous séparerons plus rigoureusement l’un de l’autre les systèmes Pcs et Cs. Qu’il suffise, provisoirement, de maintenir que le système Pcs partage les propriétés du système Cs et que la censure rigoureuse remplit son office au passage de l’Ics au Pcs (ou Cs) ».

Nous pensons tenir là une bonne définition du « Préconscient », mais, en juin, il nous restait encore quelques chapitres à travailler… Ce que nous ferons, à la reprise de notre Séminaire, en janvier 2009.

Michèle Jung

Avignon, le 20 octobre 2008

Comment traduire en allemand : « l’inconscient est structuré comme un langage »

Jacques Lacan

Séminaire à Lunel, saison 2006 – 2007

Deutsche Ubersetzung

Annonce

Dans “ L’étourdit ” (Autres écrits, Seuil 2001, p449-495), Jacques Lacan dit :

L’inconscient est structuré comme un langage

Nous avons commencé cette réflexion lors notre Séminaire de l’an dernier. Une synthèse a été publiée ici.

C’est à partir d’une lettre que nous a adressée Ricardo Avenburg, psychanalyste à Buenos Aires et membre du groupe, que ce travail continue cette année.

Ce Séminaire aura lieu le 2e lundi du mois chez Michèle Jung, à LUNEL (Hérault), 338 avenue Louis Abric, à 18, 20 ou 21 heures (à définir avec les participants).

Première séance le lundi 8 janvier 2007 à 20 heures

Le travail se fera à partir des textes suivants :

  • Lettre de Ricardo Avenburg, datée du 11 janvier 2006 (sera mise à disposition des participants).
  • Chapitre VII de : Die Traumdeutung. Sigmund Freud. Ed : Fischer Taschenbuch Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1991.
  • « L’instance de la lettre dans l’inconscient ou la raison depuis Freud », in : Écrits, page 493.
  • « Le discours de Rome », 26 sept 1953. In : La Psychanalyse, 1956.
  • Et autres…

La pratique de la langue allemande est indispensable.

Synthèse du travail effectué

de janvier à Juin 2007, 6 séances

Nous avons travaillé à partir de la lettre de Ricardo Avenburg — datée du 16 août 2006, et de son mail du 13 décembre 2006 — où il commente le texte de Hans Dieter Gondek que nous avions travaillé l’an dernier.

Ces lectures nous ont amenés à relire le chapitre VII de Die Traumdeutung, « L’instance de la lettre dans l’inconscient ou la raison depuis Freud », « Le discours de Rome » daté du 26 septembre 1953 et la séance du 10 février 1971 du Séminaire XVIII : « D’un discours qui ne serait pas du semblant ».

C’est dans« L’instance de la lettre dans l’inconscient ou la raison depuis Freud » que Jacques Lacan écrit : « Notre titre fait entendre qu’au-delà de cette parole, c’est toute la structure du langage que l’expérience psychanalytique découvre dans l’inconscient »[1].

Lacan donne son Séminaire : D’un discours qui ne serait pas du semblant l’année qui précède la publication de L’étourdit d-i-t. D-I-T. Le 10 février, il dit, D-I-T : « (…) Reste que si je sais à quoi m’en tenir, il me faut dire en même temps que je ne sais pas ce que je dis. Je sais ce que je dis, autrement dit : c’est ce que je ne veux pas dire. Ça c’est la date, la date qui marque ceci : qu’il y a Freud et qu’il a introduit l’inconscient. (…) C’est ce que j’ajoute de nouveau, ce que j’ajoute à Freud, même si dans Freud c’est déjà là, patent, parce que quoi que ce soit qu’il démontre de l’Inconscient n’est jamais rien que matière de langage. J’ajoute ceci que l’inconscient est structuré comme un langage. Lequel ? Et bien, justement, cherchez-le, c’est du français, du chinois que je vous causerai. (…) Il n’est que trop clair qu’à un certain niveau ce que je cause c’est de l’aigreur, très spécialement du côté des linguistes. (…) parce que la linguistique, je vais vous le dire : moi, je m’en fous ! Ce qui m’intéresse directement, c’est le langage, parce que je pense que c’est à ça que j’ai à faire quand j’ai à faire une psychanalyse. »

Ce que j’ai surligné caractères gras (et particulièrement ce : Lequel ?), nous a bien occupés au long de ces séances… dont le compte-rendu a été envoyé aux membres du groupe. Ici, je dirai simplement que nous avons préféré le concept de préconscient à celui d’inconscient. Que Lacan veuille bien nous en excuser.

Quelques pages plus loin Lacan dit encore : « (…) Alors, qu’il y ait une langue quand même dans laquelle ceci se dit WEI (…). WEI employé comme « comme », ça veut dire comme[2], c’est à dire que ça sert de conjonction pour faire métaphore. Ou bien encore ça veut dire « en tant que ça se réfère à telle chose »[3] — on y est encore plus dans la métaphore ! — en tant que ça se réfère à telle chose, c’est à dire justement que ça n’en est pas, puisque c’est bien forcé de s’y référer, enfin une chose se réfère à une autre. »

A la suite de ce travail, pour la traduction allemande, c’est « als» et non « wie» qui s’est imposé.

Et pour clore ce bref compte-rendu, je citerai encore Ricardo Avenburg : « En synthèse, il y a beaucoup d’inconscients, beaucoup de systèmes de « unbewusste Erinnerungen » et différents systèmes de langage en accord avec le moment où l’enfant en est de son évolution. À « l’inconscient est structuré comme un langage », je préfère : « L’appareil psychique est constitué par la structuration de divers niveaux de langages et sa partielle déstructuration par le refoulement ».

C’est une phrase du Chapitre VII de Die Traumdeutung qui sera le point de départ de notre Séminaire 2007-2008…

Michèle Jung, Avignon, novembre 2007


[1] Page 495.

[2] Nous entendons : « komm » ! ?

[3] Nous pensons : « als » ! ?

Wie kann man auf Deutsch übersetzen : « L’inconscient est structuré comme un langage »

Photo : Philippe Asselin

Psychoanalytisches Seminar, saison 2006 – 2007
Ein Vorschlag von Michèle JUNG für eine Arbeitsgruppe

Version française

In “ L’étourdit ” (Autres écrits, Seuil 2001, p449-495), sagt Jacques Lacan :

L’inconscient est structuré comme un langage ”,

Im Laufe unseres Seminars 2006-2007 haben wir diese Überlegung begonnen. Eine Synthese wurde auf diesem Link veröffentlicht hier.

Dieses Jahr, ausgehend von einem Brief Ricardo Avenburgs, geht diese Arbeit weiter. Ricardo Avenburg ist Psychoanalytiker in Buenos Aires, und Mitglied unserer Forschungsgruppe.

Dieses Seminar findet jeden zweiten Montag im Monat bei Michèle Jung in Lunel (Frankreich) statt.

Erste Sitzung am Montag 8. Januar 2007 um 20 Uhr
338 avenue Louis Abric 34400 Lunel (Frankreich)
Kontakt : Michèle Jung

Wir werden mit den folgenden Texten arbeiten :

  • Brief von Ricardo Avenburg, datiert vom 11. Januar 2006 (Er wird den Teilnehmern zur Verfügung gestellt).
  • Kapitel VII von : Die Traumdeutung. Sigmund Freud. Ed : Fischer Taschenbuch Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1991.
  • « L’instance de la lettre dans l’inconscient ou la raison depuis Freud », in : Écrits, Seite 493.
  • « Le discours de Rome », 26 sept 1953. In : La Psychanalyse, 1956.
  • Und andere…

Synthèse der Arbeit von Januar bis Juni 2007

d.h. 6 Sitzungen

Wie geplant, haben wir über den Brief Ricardo Avenburgs vom 16. August 2006 und über seine e-mail vom 13. Dezember 2006 gearbeitet. In diesen beiden Texten kommentierte er den Text Hans Dieter Gondeks, über den wir letztes Jahr gearbeitet hatten.

Ausgehend von dieser Lektüre haben wir das Kapitel VII der Traumdeutung, « L’instance de la lettre dans l’inconscient ou la raison depuis Freud »[1], « Le discours de Rome » vom 26. September 1953[2], und die Sitzung des 10. Februar 1971 im Seminar XVIII : D’un discours qui ne serait pas du semblant wiedergelesen.

In « L’instance de la lettre dans l’inconscient ou la raison depuis Freud » schrieb Jacques Lacan : « Unser Titel läßt hören, daß jenseits von dem was gesagt wird, es die ganze Struktur der Sprache ist, welche die psychoanalytische Erfahrung im Unbewußten entdeckt. »[3]

Im Jahr vor der Veröffentlichung des L’étourdit d-i-t. D-I-T, hält Lacan sein Seminar : D’un discours qui ne serait pas du semblant. Am 10. Februar sagt er : « (…) Bleibt die Tatsache, daß, wenn ich Bescheid weiß, ich gleichzeitig sagen muß, daß ich nicht weiß, was ich sage. Ich weiß, was ich sage, andersgesagt : es ist das, was ich nicht sagen will. Das ist das Datum, das Datum, das folgendes zeigt : daß es Freud gibt, und daß er das Unbewußte eingeführt hat. (…) Hier ist das, was ich neu einfüge, was ich Freud hinzufüge, selbst wenn es bei Freud schon da ist, offenkundig, weil was auch immer er vom Unbewußtsein aufzeigt, es ist nur Sprachstoff. Ich füge hinzu, daß das Unbewußtsein als eine Sprache strukturiert ist. Welche ? Na, genau, suchen Sie sie, das ist französisch, chinesisch, was ich mit Ihnen sprechen werde. (…) Es leuchtet ein, daß ich — auf einem gewissen Niveau — Bitterkeit verursache, besonders auf Seiten der Linguisten, (…) denn, ich will es Ihnen sagen : ich pfeife auf die Linguistik ! Was mich direkt interessiert, ist die Sprache, weil ich denke, daß ich es damit zu tun habe, wenn ich eine Psychoanalyse machen muß. »

Was ich in Fettdruck hervorhebe (und besonders das : « Welche ? »), hat uns im Lauf dieser Sitzungen ziemlich beschäftigt… deren Bericht den Mitgliedern unserer Gruppe geschickt wurde. Hier möchte ich nur sagen, daß wir das Konzept « des Vorbewußten» dem « des Unbewußten» vorgezogen haben. Lacan möge uns das verzeihen.

Einige Sätze weiter sagt Lacan noch : « Also, daß es eine Sprache gibt, in der man dafür WEI sagt (…). WEI im Sinne « als » benutzt, das bedeutet « als », das heißt, daß es als Konjonktion dient, um eine Metapher zu machen. Oder anders gesagt, das bedeutet : « Im Sinne dessen, daß es sich auf eine solche Sache bezieht »[4] — wir sind noch mehr in der Metapher ! — In diesem Sinne, daß es sich auf eine solche Sache bezieht, das bedeutet genau, daß es nichts davon ist, weil man sich wohl oder übel darauf beziehen muß. Ich meine, eine Sache bezieht sich auf eine andere ».

Für die deutsche Übersetzung hat sich « als » und nicht « wie » durchgesetzt.

Und, um diesen kurzen Bericht zu beenden, werde ich noch einmal Ricardo Avenburg zitieren : « Zusammenfassend gibt es viele Arten von Unbewußtem, viele Systeme von « unbewussten Erinnerungen », und viele Sprachsysteme in Bezug auf den Zeitpunkt der kindlichen Entwicklung. Statt « das Unbewußtsein ist als eine Sprache strukturiert », ziehe ich vor : « Der psychische Apparat wird durch die Strukturierung verschiedenen Sprachniveaus und seine teilweise De-strukturierung durch die Verdrängung gebildet ».

Michèle Jung, Avignon, novembre 2007


[1] Jacques Lacan. Écrits. Éditions du Seuil, Paris, 1966, page 493.

[2] Jacques Lacan.

[3] Seite 495.

[4] Wir denken an : « als ».

Les Barbares

Les Barbares Alexeï Maximovitch Pechkov, dit Maxime Gorki Mise en scène, Éric Lacascade Traduction, André Markowic CDN Normandie-Comédie de Caen

Je n’avais pas lu le texte… Je n’ai pas raté un mot de l’histoire, cette histoire de vies qui tournent à vide la plupart du temps. La vie… à laquelle chacun des protagonistes s’acharne à trouver une définition, sinon un sens, histoire de la rêver ou de s’en arranger. La vie… à laquelle ils cherchent vainement une issue, en désirant que quelque chose change, mais sans savoir quoi ni comment. Et, lentement, tout se détruit… La vie…

N’allez pas croire que c’est triste, on rit beaucoup à ce spectacle. « Nous ne sommes plus dans le regret du monde ancien que développent les héros tchékhoviens mais de plain-pied dans le nouveau monde, celui des barbares… dans cette Russie pré-révolutionnaire de 1905», dit le texte du programme.

Le monde des « barbares »… Le barbare… Der Unmensch…La barbarie… Le problème de fond est de déterminer si la barbarie est un fait de nature ou un fait de culture (Bildung). La question est finalement politique (cf Vocabulaire européen des ohilosophies, page 1306) : barbares sont ceux qui supportent, voire qui appellent le despotisme. Comme l’esclave dans la maison du maître, le barbare est de facto gouverné despotiquement, il a besoin d’un maître, c’est ce que nous enseigne Aristote.

Alors, dans cette pièce, qui sont les barbares ? Les habitants de cette petite ville de province oubliée de l’Empire russe, ou les deux ingénieurs qui débarquent, pour y construire un chemin de fer ?

Ne répondez pas trop vite. Allez voir cette pièce. Nous en reparlerons…

(Elle se joue dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, en Avignon, du 17 au 25 juillet prochain).

Michèle Jung 28 juin 2006

Bérénice

Bérénice Racine/Delaigue La Cigalière, le 27-11-04

Spectacle dépouillé à l’extrême : décor, costumes. Le tout somptueux, sobre, aucune distraction possible. Et le travail sur la langue est réussi, elle ne tombe pas dans l’uniformité, c’est une langue d’aujourd’hui, présente, vivante, de laquelle le sens apparaît, très clair. Pour parler, on s’assied ou on se dirige vers l’avant-scène. Le dit, sur les chaises… Aujourd’hui, j’aurais aimé avoir repéré ce qui s’y disait — justement, rien ne semblant laissé au hasard. Les déplacements, une superbe chorégraphie. Quel talent ! J’ai en mémoire cette phrase de Roland Barthes qui dit que Racine “ composait ” en marchant et en battant la mesure. Et c’est comme ça que les comédiens portent les mots dans leurs pieds lorsqu’ils viennent les dire à l’avant-scène en traversant des zones d’ombre et de lumière, très beaux éclairages. La musique. Surprenante, cette musique. Surprenante, pas gênante. Mais je l’ai entendue, plusieurs fois.

Pour moi, la seule faiblesse, c’est la faiblesse de toute compagnie ayant des comédiens permanents, il faut leur donner un rôle. En l’occurrence, Titus est vraiment léger, y compris physiquement, mais je ne sais pas quel âge il a dans la pièce de Racine. La direction d’acteur… j’aurais… Bérénice, au cours du spectacle, devient de plus en plus hystérique, c’est un peu dommage, elle crie trop.

J’ai aimé la présence de Philippe Delaigue (alias Paulin), dans le texte, certes, mais sur scène ne laissant pas le choix à Titus.

J’ai eu beaucoup de plaisir à revoir cette pièce, tragédie, certes, mais pas héroïque du tout. J’avais oublié que ce n’était pas une tragédie du sacrifice, mais l’histoire d’une répudiation que Titus n’ose pas assumer… Mais là, on entre dans la psychologie…

À M. B., le 28 novembre 2004

Apert

Cher Olivier,

En rentrant de La Chartreuse, j’avais lu votre texte, mais je n’étais pas assez disponible pour écrire. Je le fais aujourd’hui, premier jour d’une « vacance » qui me ravit. Le voïvode & le chanteur… Et bien… allons-y ! Je me mets à la table du festin — als Kalligraph — pour tenter de dire, de donner — moi aussi — quelque chose, chose de ce « quelque » qui n’est pas rien, même si mon ignorance de ce que je vais écrire est grande, quasi nécessaire, voire salutaire. L’exercice est périlleux quand on voudrait sortir de « J’ai aimé », « Je n’ai pas aimé », « C’est très intéressant », voire « C’est somptueux », ou encore « Votre écriture, cher Olivier, m’interroge » ! Expressions qui vous (l’auteur) laisse Gros-Jean comme devant. Alors, je vous parlerai — sans le qualifier — de mon rapport à ce texte.

Votre reformulation du mythe — que vous faites apparaître dans sa dimension voïvoïdale — est posée simplement : un matériau brut, sobre, disponible qui fait ressortir l’aspect sacré, rituel de cette tragédie habilement déguisée en drame profane et tristement humain. Elle donne à entendre au lecteur — agacé ou fasciné… c’est selon — ces phrases imprécatoires écrites dans une langue moderne avec des mots souvent violents, grossiers, crus. Martelés, ces mots rythment les stations que traverse cet empaleur lubrique, lorsqu’il pressent « l’aubel’horreurfrissonnante ». Surtout, ne pas chercher à comprendre, se laisser guider — puis séduire — par les indices donnés, vaciller dans les absences — voire les trous noirs — se laisser piéger, essuyer les injures.

Perversité des personnages / Perversion de la structure du texte, plié, déplié, replié, redéplié et exploré dans ses fissures — blessures verticales — qui accrochent des pans de lumière, de cette lumière propre à nous éclairer nous-même sur les « appétitions » qui nous guident. Je ne suis pas gênée par votre procédé d’écriture qui consiste à accoler des séries de mots, je le suis par contre par le fait qu’il y a des exceptions : autre perversion ?

On sait que les effets de théâtre sont possibles, en partie, grâce à la présence de processus qui s’apparentent à ceux de la dénégation (Verneinung) : il faut que ce ne soit pas vrai, que nous sachions que ce n’est pas vrai, afin que les images de l’inconscient soient vraiment libres. Le théâtre alors, joue un rôle proprement symbolique. Quand la toile se lève, les puissances imaginaires du Moi sont à la fois libérées et organisées — dominées — par le spectacle. En espérant que les lectures qui seront faites de votre texte par les professionnels de la mise en scène feront que le rideau se lèvera bientôt sur la représentation de : Le voïvode & le chanteur.

Un auteur roumain, Victor Scoradet, dit : « Le public ne va pas au théâtre pour oublier le monde où il vit, mais pour le comprendre ». Et voilà pourquoi votre fille est muette !

Lunel, le 8 mai 2002 Michèle Jung